À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 0,31% à 5.366,49 points vers 09h00 GMT, pour toucher un nouveau plus haut depuis début octobre. À Francfort, le Dax avance de 0,12% et à Londres, le FTSE progresse de 0,52%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,34%, le FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,12% et le Stoxx 600 monte de 0,09%, lui aussi à un pic de plus de cinq mois.

Les indices européens affichent une semaine globalement positive, marquée essentiellement par le dossier animé du Brexit.

Jeudi soir, les députés britanniques ont voté massivement en faveur d'un report du Brexit, pour l'instant prévu le 29 mars, ce qui va permettre à Theresa May de tenter une troisième fois de faire ratifier par les parlementaires son accord de retrait de l'Union européenne, déjà rejeté à deux reprises.

Les élus ont approuvé par 412 voix contre 202 une motion gouvernementale prévoyant un report de courte durée, au plus tard au 30 juin, en cas d'adoption d'un traité de divorce d'ici mercredi, ou un report de longue durée - sans aucune limitation - en cas de rejet.

L'un ou l'autre de ces reports devra être unanimement approuvé par les 27 autres dirigeants des pays membres de l'Union européenne, qui se réuniront jeudi et vendredi prochains en sommet à Bruxelles.

"Un autre échec sur l'accord signifierait que le contrôle des prochaines étapes du processus du Brexit passerait dans les mains des dirigeants de l'Union européenne (...). Ils devront alors soupeser les risques d'une extension prolongée face au risque d'un Brexit sans accord", observe Michael Hewson, chez CMC Markets.

Les investisseurs gardent par ailleurs un oeil sur les négociations commerciales en cours entre les Etats-Unis et la Chine. Les informations sur un report de la rencontre, qui était prévue avant fin mars, entre Donald Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, ont quelque peu inquiété jeudi.

Le président américain a ensuite indiqué qu'il faudrait probablement attendre trois ou quatre semaines pour savoir si un accord commercial pourrait être conclu mais il a assuré que les discussions progressaient bien.

Son secrétaire au Trésor Mnuchin a indiqué avoir eu mercredi soir, avec le représentant au Commerce Robert Lighthizer, un entretien téléphonique avec un haut responsable chinois.

L'agence de presse Chine Nouvelle a également rapporté vendredi que les deux membres de l'administration américaine s'étaient entretenus par téléphone avec le vice-Premier ministre chinois Liu He, qui mène les négociations pour Pékin, et que des "progrès substantiels" avaient été accomplis.

VALEURS

A Paris, Korian monte de 4,58%, de loin la plus forte hausse du SBF 120, après avoir relevé les prévisions de son plan stratégique 2019-2021 en raison de résultats 2018 supérieurs à ses propres attentes.

A l'opposé, Mercialys (-3,45%) souffre d'un abaissement du conseil d'Oddo BHF à "alléger" contre "neutre".

Le secteur immobilier (-0,31%) dans son ensemble est délaissé, avec des replis de 0,55% pour Unibail-Rodamco-Westfield, lanterne rouge du CAC 40, et de 0,4% pour Klépierre et Nexity à Paris.

Lanterne rouge du Stoxx 600, Wirecard lâche 6,73%, des traders évoquant un abaissement du conseil de Citi à "vendre".

EN ASIE

Les déclarations sur une poursuite des discussions commerciales entre Washington et Pékin ont profité aux places boursières asiatiques.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a clôturé en hausse de 1,04%, soutenu également par les déclarations du Premier ministre chinois, Li Keqiang, qui a assuré vendredi que la Chine ne laisserait pas la croissance de son économie sortir d'une fourchette raisonnable.

De son côté, la Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,77%, portée par la progression des valeurs nippones exposées à la Chine.

A WALL STREET

Les investisseurs américains ont été plus circonspects jeudi sur le dossier du commerce, faute d'avancée concrète.

L'indice Dow Jones a grignoté 0,03% mais le S&P-500 a abandonné 0,09% et le Nasdaq Composite a cédé 0,16%.

Ces deux derniers indices ont ainsi mis fin à une série de trois hausses consécutives.

Les contrats à terme sur les indices américains signalent toutefois une ouverture en hausse vendredi, de l'ordre de 0,2% à 0,4%.

CHANGES

Le yen est quasiment inchangé face au dollar, autour de 111,65, et n'a guère réagi aux annonces de la Banque du Japon qui a opté pour le statu quo sur sa politique monétaire.

Après une semaine extrêmement volatile, la livre sterling se stabilise face au dollar, autour de 1,3245, et face à l'euro.

La devise unique progresse de 0,2% face au dollar, qui accuse un repli de même ampleur face à un panier de devises de référence.

Le billet vert est en passe de signer sa plus forte baisse hebdomadaire en trois mois avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale prévue mardi et mercredi.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise autour de 2,625% après être monté jeudi en raison de la concurrence d'émissions de dette d'entreprise et de ventes par des investisseurs japonais à l'approche de la fin de l'exercice fiscal nippon, le 31 mars.

En Europe, les mouvements sont limités aussi sur le rendement du Bund allemand à dix ans, qui évolue autour de 0,08%.

En revanche, celui du dix ans italien avance de plus de trois points de base, avant la décision attendue dans la soirée de l'agence Moody's sur la note du pays.

S&P doit de son côté publier la revue de la note souveraine du Portugal.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent encore en hausse vendredi, soutenus par les réductions de production liées aux quotas de l'Opep et aux sanctions américaines vis-à-vis de l'Iran et du Venezuela. Les craintes d'un ralentissement économique mondial susceptible de peser sur la demande pétrolière freinent néanmoins le mouvement de hausse.

Le baril de Brent se traite à 67,50 dollars, après avoir franchi la veille les 68 dollars pour la première fois depuis novembre. Le baril de brut léger américain (WTI) évolue juste sous le seuil de 59 dollars, à un plus haut de l'année.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault