Zurich (awp) - Le logisticien Kühne+Nagel a beau avoir présenté des résultats en croissance en 2018 et confirmé ses objectifs 2019, le groupe a été sanctionné à la Bourse de Zurich mercredi. La performance générale s'est avérée inférieure aux prévisions.

De nombreux indicateurs sont au vert. Les ventes nettes se sont étoffées de 11,7% en rythme annuel à 20,77 milliards de francs suisses, a indiqué Kühne+Nagel. Le produit brut s'est inscrit à 7,71 milliards, soit une progression de quelque 10%.

En matière de rentabilité, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a affiché une hausse de 5,1% à 1,21 milliard, tandis que la progression du bénéfice net s'est élevée à 4,3%, à 772 millions de francs suisses.

Le conseil d'administration propose de relever le dividende de 25 centimes à 6,00 francs suisses par action.

Les chiffres s'avèrent globalement inférieurs aux attentes des analystes sollicités par AWP. Seuls le dividende et le chiffre d'affaires net sont dans le clous. Plusieurs analystes ont pointé le ralentissement visible au quatrième trimestre 2018.

"Malgré un marché faiblissant à la fin de l'année, nous avons réussi à accroître notre chiffre d'affaires, notre bénéfice et l'Ebit", a souligné le directeur général Detlef Trefzger, cité dans le communiqué.

Le volume du fret maritime a grossi de 7,7%, "Kühne+Nagel renforçant sa position de leader sur le marché". La croissance est venue du commerce Asie-Europe et des importations américaines depuis l'Asie.

Croissance du fret aérien

Le fret aérien a vu son tonnage croître de 11%, grâce notamment au secteur pharmaceutique et santé, ainsi qu'à l'industrie aéronautique. L'an dernier, le groupe a acquis Quick International Courier, prestataire de solutions sur mesure pour l'aéronautique et la pharma. Le montant d'achat de 508 millions de francs suisses inclut une contrepartie différée de 22 millions due en 2019 et une contrepartie conditionnelle de 180 millions d'ici 2022.

Kühne+Nagel compte défendre sa position en misant sur ses efforts faits dans le numérique, comme les plateformes myKN ou Sea Explorer, qui proposent des solutions de données. Le numérique a aussi joué un rôle dans le secteur de la division contractuelle. Le groupe s'est appuyé sur la mise en place d'un système de gestion global des entrepôts pour accroître l'efficience. Les coûts de cette mise en oeuvre ont toutefois pesé sur les marges de la division en 2018.

La stratégie de fusions-acquisitions du logisticien schwytzois reste identique. "Des acquisitions ciblées doivent compléter notre portefeuille", selon le directeur financier Markus Blanka-Graff, qui évoque des montants jusqu'à 100 millions de francs suisses. L'accent serait davantage mis sur l'Asie. "En termes de relations intra-asiatiques, le continent est le plus gros marché logistique du monde."

Comme prévu, le groupe veut croître deux fois plus rapidement que le marché cette année. Toutefois, Detlef Trefzger a reconnu en conférence de presse que les incertitudes liées aux obstacles pour le commerce mondial pourraient affecter les chiffres des deux premiers trimestres.

A l'horizon 2022, le groupe compte dégager une marge de conversion (rapport entre le produit brut et l'Ebit) de plus de 16%, contre 12,8% en 2018.

À la clôture de la Bourse suisse, le titre Kühne+Nagel a fini en forte baisse de 7,2% à 129,40 francs suisses, alors que l'indice SLI a abandonné 0,59%.

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