L'Oréal a annoncé jeudi soir un recul plus marqué que prévu de son activité au deuxième trimestre, même si le numéro un mondial des cosmétiques est parvenu à contenir l'érosion de ses marges en dépit de la fermeture des magasins au plus fort de la pandémie du coronavirus.

Le propriétaire de Maybelline et des crèmes de soins Lancôme s'est montré toutefois un peu plus confiant pour le second semestre, évoquant le lancement de nouveaux produits et sa détermination à retrouver "le chemin de la croissance" et à "délivrer une solide rentabilité".

En Chine continentale, principal marché du groupe, la croissance a déjà rebondi de 30% au deuxième trimestre.

L'Oréal a été confronté comme ses concurrents à la fermeture temporaire de ses points de ventes - parfumeries, grands magasins, magasins d'aéroports essentiellement - sur des marchés clés après l'apparition en Chine du nouveau coronavirus à la fin de l'an dernier et sa propagation en Europe puis aux États-Unis.

Il a également souffert de la fermeture des salons de coiffure, qui représentent le principal débouché de sa division de produits professionnels, dont le recul de l'activité est le plus marqué.

Les ventes en ligne ont en revanche fortement progressé, notamment celles de teintures pour les cheveux.

Au total, le chiffre d'affaires est tombé à 5,85 milliards d'euros sur la période avril-juin, soit une baisse de 18,8% en données comparables, c'est-à-dire hors effets de changes et de périmètres.

Les analystes tablaient en moyenne sur un recul de 13,1% à données comparables, selon un consensus cité par Berenberg.

La marge opérationnelle du groupe s'est établie à 18% à la fin du premier semestre, en légère baisse par rapport à celle de 18,6% enregistrée fin 2019.

Le groupe, qui doit tenir une conférence téléphonique avec des analystes vendredi, a dégagé un bénéfice net de 2,14 milliards d'euros au premier semestre contre 2,47 milliards un an plus tôt.

(Sarah White, version française Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)