Le numéro un mondial des cosmétiques a précisé qu'il explorait "toutes les options stratégiques concernant The Body Shop (...) afin de lui donner toutes les chances de se développer".

Le groupe, qui indique n'avoir pris "aucune décision à ce stade", pourrait céder la chaîne anglaise de cosmétiques dont les résultats n'ont jamais décollé depuis son acquisition il y a 11 ans.

L'Oréal a bouclé son exercice 2016 sur des ventes en progression de 2,3% à 25,84 milliards d'euros, un chiffre supérieur au consensus de 25,75 milliards réalisé par Financial Inquiry pour Reuters.

A données comparables, il a fait nettement mieux qu'en 2015, avec une croissance de 4,7% (+3,9% un an plus tôt), après une hausse de 4,8% sur le seul quatrième trimestre.

La meilleure performance revient aux divisions des produits de luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani, Kiehl's) et de cosmétique active (La Roche Posay, Vichy) qui signent des croissances annuelles respectives de 6,9% et 5,7%.

Le luxe profite comme ses concurrents d'une bonne dynamique dans le parfum et de l'effervescence du marché mondial du maquillage lié aux réseaux sociaux et à la mise en scène de soi.

La cosmétique active reste quant à elle portée par l'attrait de produits plus accessibles et jugés sûrs, vendus dans les circuits de pharmacies et parapharmacies.

Les deux divisions, les plus rentables du groupe, ont dégagé des marges opérationnelles de 21,2% et 23,2% respectivement.

LA DIVISION GRAND PUBLIC FAIT MIEUX

Première division du groupe par le chiffre d'affaires, les produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier Maybelline), moins dynamiques, ont cependant nettement accéléré le pas (+4,4%), comme promis par le PDG du groupe Jean-Paul Agon il y a un an, après une année 2015 difficile (+2,5%).

Sur le plan géographique, toutes les régions sont en hausse, avec une mention spéciale pour l'Amérique latine et l'Europe de l'Est qui progressent à deux chiffres, tandis que l'Asie décélère fortement (+3,6%) après avoir marqué le pas au dernier trimestre (+1,3%) et que la dynamique a été solide (+5,8%) aux Etats-Unis.

Le résultat opérationnel augmente de 3,5% à 4,54 milliards d'euros, proche du consensus de 4,55 milliards, et la rentabilité gagne 20 points de base à 17,6%.

Le bénéfice net hors éléments exceptionnels - principalement la dépréciation de 400 millions d'euros passée en juillet sur Clarisonic et Magic - avance de 4,5% à 3,65 milliards et le dividende proposé ressort à 3,30 euros contre 3,10 euros un an plus tôt.

"Les chiffres sont sans surprise et la revue stratégique de Body Shop est confirmée", notent les analystes d'Exane BNP Paribas.

Le groupe a également annoncé un programme de rachat d'actions pour un montant maximum de 500 millions d'euros au premier semestre.

Il commentera ses résultats lors d'une conférence devant les analystes et la presse vendredi à partir de 9h00. Il devrait aussi revenir sur ses deux dernières acquisitions. Il a payé le prix fort (2,5 milliards de dollars) pour des marques de dermocosmétique en Amérique du Nord, IT Cosmetics et CeraVe, dont les ventes sont inférieures à 200 millions de dollars.

L'action L'Oréal a fini à 174,00 euros à la Bourse de Paris jeudi, peu changée depuis le début de l'année, après une progression de 11,6% en 2015.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis