L'Oréal progresse de 1,4% à 271,5 euros après avoir atteint un record de 278,5 euros en début de séance. Un exploit boursier à la hauteur de l'impressionnante performance opérationnelle du groupe l'an dernier. Soutenu par le luxe et la clientèle asiatique, principalement chinoise, le numéro un mondial des cosmétiques a vu son bénéfice net grimper de 9,3% à 4,36 milliards d'euros. La marge d'exploitation a atteint, elle, le niveau record de 18,6%, en hausse de 30 points de base. Le chiffre d'affaires approche les 30 milliards, en croissance organique de 8%.

Sur le seul quatrième trimestre, L'Oréal a fait encore mieux que prévu. Les ventes ont bondi de 9,6% en organique contre un consensus de 7,3% après +7,8% au troisième trimestre.

L'activité a été exclusivement tirée par la zone Asie-Pacifique où les ventes ont bondi de 30,5% au dernier trimestre après +23% au trimestre précédent.

Fort de ces résultats, le groupe a relevé de 10,4% son dividende à 4,25 euros par action.

En termes de perspectives, L'Oréal a déclaré qu'il était trop tôt pour évaluer l'impact du coronavirus sur son activité. Le groupe reconnait qu'il affectera "momentanément le marché de la beauté" en Asie, et espère que la consommation repartira plus fortement qu'avant, lui permettant ainsi de connaître une nouvelle année de croissance.

Interrogé par AOF, Frédéric Rozier, responsable Gestion de Portefeuilles, Mirabaud France, a salué la qualité des résultats dévoilés par L'Oréal hier soir. "Nous n'avions aucun doute sur la capacité du groupe à dégager une telle croissance en fin d'année. Ces résultats confirment la place prépondérante prise par la Chine et le travel. A eux deux, ils ont généré au dernier trimestre les trois quart de la croissance", souligne le professionnel.

Ce dernier attendait surtout les prévisions du groupe pour les prochains mois alors que le coronavirus ne cesse de s'étendre en Chine. A cet égard, Frédéric Rozier affiche son étonnement. "Estée Lauder, le principal concurrent de L'Oréal, a délivré hier un message très prudent et abaissé ses objectifs financiers. Plus globalement, tous les acteurs du secteur liés à la Chine et au luxe ayant déjà publié ont révisé à la baisse leurs guidances. Nous nous attendions donc à ce que le groupe français fasse de même".

Dans ce cadre, le gérant prévient qu'une prochaine déception pourrait pénaliser un titre qui s'échange à 32 fois ses bénéfices attendus et dont la valeur d'entreprise représente 24 fois l'Ebit, soit avec une prime significative sur les secteurs du luxe comme de la grande consommation.

De son côté, Goldman Sachs a maintenu sa recommandation Neutre et son objectif de cours de 265 euros sur la valeur tandis qu'UBS a conservé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 287 euros.