Lagardère poursuit sa remontée après avoir retrouvé ses plus bas niveaux au début du mois. Le titre gagne 1,81% à 24,16 euros, soit son cours le plus élevé depuis début mai. Après Goldman Sachs la semaine dernière, c'est au tour de Morgan Stanley de dire tout le bien qu'il pense de la transformation à l’œuvre au sein du groupe. Le bureau d'études a relevé sa recommandation de Pondérer en ligne à Surpondérer et son objectif de cours de 28 à 29,50 euros sur la valeur.

Lagardère s'est lancé dans une refonte majeure de ses activités en cédant la plupart de ses actifs Médias et vraisemblablement, même si aucune décision n'a été officiellement annoncée à ce sujet, ses activités de marketing sportif.

Morgan Stanley souligne que les cessions d'actifs décidées par Lagardère améliorent sensiblement son profil de croissance. Elle améliorent en effet la visibilité et simplifient le groupe qui se concentre sur les moteurs de son expansion des dernières années, l'édition et plus encore le travel retail. Pour l'heure, le broker estime à 4% par an la croissance de l'Ebita de Lagardère sur la période 2018-2021 et à 7% par an celle de son bénéfice net. "Nos prévisions sont clairement conservatrices. Pour l'instant, Lagardère anticipe une croissance organique de 7 à 10% dans le travel retail entre 2017 et 2020 avec une amélioration de sa marge de 25 points de base", commente l'analyste.

Morgan Stanley estime que Lagardère a été "historiquement négligé"

Au passage, poursuit Morgan Stanley, Lagardère réaffirme la priorité mise à la génération de cash, gage d'une éventuelle hausse du retour aux actionnaires. Le bureau d'études souligne en effet le solide "track record" de Lagardère en termes de refonte de son portefeuille. Le groupe a cédé de nombreux actifs ces dernières années, de Canal+ France à ses magazines internationaux en passant par sa participation dans EADS, toujours au-dessus de leur valeur de marché. Et lors de la dernière vague importante de cessions - Canal+ et EADS en 2013-2014 pour 3,3 milliards d'euros - le groupe en a reversé 58% (1,92 milliard d'euros) à ses actionnaires.

Par ailleurs, Morgan Stanley met en avant le fait que la simplification de la société permet de réduire sa décote de holding, soutenant mécaniquement sa valorisation. Si la décote se résorbait intégralement, l'action Lagardère pourrait viser 31 euros.

"Nous pensons que la décote par rapport à la somme des parties est trop large, que les cessions vont soutenir cette valorisation et que Lagardère a été historiquement négligé par les investisseurs. Tout cela implique une bonne marge de réajustement", conclut Morgan Stanley.