Lagardère (+1,29% à 27,5 euros) a donné le coup d'envoi du démantèlement de sa division médias Lagardère Active. Annoncées début mars par Arnaud Lagardère, les opérations de cession des activités du pôle ont donc débuté avec la vente des radios que le groupe détient en République tchèque, Pologne, Slovaquie et Roumanie. L'acheteur est Czech Media Invest premier opérateur industriel de médias en République tchèque, avec quatre quotidiens, de nombreux magazines et sites Internet.

La société possède également deux imprimeries et est un leader national de l'édition de livres et de la distribution de presse au travers de 18 000 points de vente.

Lagardère retirera 73 millions d'euros de ces cessions pour des actifs représentant un chiffre d'affaires de 56 millions d'euros en 2017. L'année dernière, le chiffre d'affaires de l'ensemble de la division Lagardère Active s'est élevé à 872 millions d'euros.

D'après des rumeurs qui se faisaient de plus en plus insistantes ces dernières semaines, Lagardère souhaite concentrer ses activités médias sur quelques actifs phares : Paris Match, Europe 1, le Journal du Dimanche et la production audiovisuelle (Lagardère Studios). Les autres actifs ont donc vraisemblablement vocation à être cédés. C'est notamment le cas de la pépite Gulli, chaine de la TNT spécialisée sur le jeune public. Seul canal de la TNT à être rentable, cette chaine pourrait intéresser des diffuseurs comme M6, TF1 ou encore un groupe comme Mediawan.

De plus, des discussions auraient été entamées récemment avec Mondadori autour d'un projet de fusion des magazines féminins de Lagardère avec ceux du groupe italien et de Marie-Claire.

Début mars, lorsque Lagardère a annoncé son désengagement progressif des médias, Morgan Stanley calculait que la valorisation du groupe supportait à l'époque une décote de 10% liée à son statut de holding coiffant de nombreuses activités. Sans décote, il pouvait espérer atteindre 31,2 euros par action, selon Morgan Stanley. En focalisant ses activités sur les divisions Travel Retail et Publishing, principales contributrices à son chiffre d'affaires et à son résultat opérationnel, Lagardère pourrait donc résorber progressivement cette décote.