Arnaud Lagardère pensait sans doute pouvoir passer un été tranquille après avoir paré l’assaut du fonds activiste Amber Capital en mai dernier et reçu l’appui de deux des plus prestigieux hommes d’affaires de France, Bernard Arnault et Vincent Bolloré. Ce dernier, via Vivendi premier actionnaire du groupe d’édition et de distribution, a finalement tourné casaque en s’alliant avec Amber Capital. En Bourse, l’action Lagardère (0,14% à 14,62 euros) affiche l’une des plus mauvaises performances de la Bourse de Paris.

Au vue des " très mauvais résultats annoncés par Lagardère " fin juillet, Vivendi et Amber Capital, respectivement les premier et deuxième actionnaire de Lagardère avec 23,5 % et 20 % du capital, ont signé un pacte d'actionnaires d'une durée de 5 ans. Il sera résilié si une des parties passe sous les 10% du capital de Lagardère.

Son objectif est d'obtenir au conseil de surveillance de Lagardère une représentation minoritaire, de trois membres pour Amber Capital et d'un membre pour Vivendi.

Les deux sociétés entreprendront les démarches en ce sens, notamment en saisissant conjointement Lagardère dans les prochains dix jours ouvrés d'une demande écrite amiable de convocation d'une assemblée générale. En cas de refus, chacune des parties aura la faculté de solliciter en justice la convocation d'une assemblée générale ; dans ce cas l'autre partie devra se joindre à cette action.

Les parties au pacte se sont engagées à voter en faveur des résolutions nécessaires à la mise en oeuvre des nominations au conseil de surveillance.

Le statut de gérant commandité d'Arnaud Lagardère, lui permet de ne pas obtempérer même s'il détient seulement un peu plus de 7% du capital contre 43,5% pour Vivendi et Amber. La pression depuis ce matin pour qu'il cède s'est cependant nettement renforcée.

L'engagement de vote des parties est limité à l'assemblée générale à laquelle ces résolutions seront le cas échéant soumises et prendra fin immédiatement à l'issue de cette assemblée. Il sera réitéré si ces décisions n'étaient pas adoptées et étaient présentées lors d'une assemblée générale ultérieure.

Ensuite, les parties ne partageront pas d'informations ni ne chercheront à harmoniser leurs décisions préalablement aux assemblées générales ou pour les réunions du conseil de surveillance.

L'autre objectif de ce pacte est de stabiliser l'actionnariat en se consentant pour cinq ans un droit de première offre et un droit de préemption réciproques. Ce droit de première offre permettra de présenter une offre d'achat dans l'hypothèse où l'autre partie souhaiterait céder ses actions.

Dans les trois jours ouvrés de la notification par la partie cédante de son intention de céder, l'autre partie pourra notifier un prix d'acquisition à la partie cédante qui vaudra offre ferme d'acquérir la totalité des actions concernées. La partie cédante disposera alors d'un délai de trois jours ouvrés pour accepter cette offre.

À défaut d'exercice du droit de première offre sur l'intégralité des actions concernées dans les modalités susvisées, la partie cédante ne pourra pas céder les actions ayant fait l'objet du droit de première à un prix inférieur au prix offert pendant une période de deux mois.

Valeurs citées dans l'article : Lagardère SCA, Vivendi SE