Zurich (awp) - Le fabricant de compteurs intelligents Landis+Gyr a bouclé l'exercice décalé 2017/18 (clos fin mars) sur un bénéfice net de 46,4 millions de dollars, après une perte de 62,6 millions un an plus tôt. Le groupe zougois - qui a quitté le giron du conglomérat japonais Toshiba il y a moins d'une année - s'est félicité d'avoir atteint, voire dépassé, tous les objectifs qu'il s'était fixés lors de son retour sur SIX en juillet dernier.

Les recettes ont grimpé de 4,7% pour atteindre 1,74 milliard de dollars (1,72 milliard de francs suisses). Ajustée des effets de change, la croissance est ramenée à 2,6%. Elle a été portée notamment par des projets en Amérique du Nord, ainsi qu'une croissance des ventes en France, dans la péninsule ibérique et au Royaume-Uni.

"Dans l'ensemble, nos marchés poursuivent leur croissance durable, car les fournisseurs d'énergie aux quatre coins de la planète sont en train de mettre en place des produits, des solutions et des technologies 'Smart-Grid'", a commenté mardi le patron Richard Mora, cité dans un communiqué.

Lors d'une conférence de presse, il a toutefois réaffirmé que si la croissance des ventes s'est avérée réjouissante, elle a été entravée au deuxième semestre par des retards de livraison de la part de fournisseurs de composants. Le dirigeant a bon espoir d'améliorer les marges en procédant à des ajustements de coûts, y compris au niveau des produits.

Performance asiatique plombée par l'Australie

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté est resté à l'équilibre à 212,0 millions de dollars, malgré des valeurs négatives pour les régions Europe, Moyen-Orient, Afrique (Emea) et Asie-Pacifique. Les frais de restructuration ont plus que triplé à 14,7 millions, essentiellement en raison des mesures prises dans la zone Emea, précise le groupe.

M. Mora attribue le recul de la performance en Asie essentiellement aux changements que connaît le marché australien de l'électricité.

Au niveau net, le groupe boucle l'exercice sur un bénéfice de 46,4 millions de dollars, ce qui correspond à une amélioration de 109 millions par rapport à 2016/17.

Selon le directeur financier Jonathan Elmer, celle-ci est à mettre au crédit de trois facteurs. Tout d'abord, une base de comparaison favorable, l'exercice précédent ayant été grevé par des amortissements à hauteur de 60 millions de dollars, à quoi s'ajoutent un meilleur résultat financier et une baisse de la charge fiscale.

Le conseil d'administration proposera à ses actionnaires le versement d'un dividende de 2,30 francs suisses par titre, prélevé sur les des réserves sur apports de capitaux.

Pas de nouvelle provision

La copie rendue par Landis+Gyr s'inscrit dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes consultés par AWP pour le chiffre d'affaires, dans le haut en ce qui concerne l'Ebitda ajusté. En revanche, l'absence de provision supplémentaire a été saluée par les milieux financiers.

Dans la foulée, Landis+Gyr a annoncé le renforcement du conseil d'administration, avec la nomination de deux nouveaux membres, Mary Kipp et Peter Mainz. L'ensemble des administrateurs sortants sont candidats à leur réélection lors de la prochaine assemblée générale le 28 juin.

Pour l'exercice en cours, la direction table sur une croissance comprise entre 3% et 6%, un Ebitda ajusté entre 222 et 232 millions de dollars et un flux de trésorerie disponible (hors acquisitions) de 95 à 105 millions.

Les liquidités devraient profiter d'une hausse de 15-20 millions suite à la réforme fiscale entrée en vigueur fin 2017. L'entreprise confirme en outre la politique de dividende communiquée lors de son IPO, à savoir un ratio de distribution d'au moins 75% de la trésorerie disponible, hors acquisitions.

Dans son commentaire, Morgan Stanley pointé du doigt la performance décevante enregistrée par la région Emea, censée être le moteur de croissance du groupe. "La région Amériques a sauvé le reste", renchérit l'analyste d'UBS, qui confirme sa recommandation d'achat (buy) pour le titre.

A la Bourse, l'action Landis+Gyr a terminé en recul de 3,44% à 65,90 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,83%.

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