Cette opération, la plus importante en matière de Fusions & Acquisitions depuis le début de l'année en Inde, fera de ce pays le troisième marché de Schneider en terme de revenus, à égalité avec la France.

Le groupe espère ainsi profiter du dynamisme de l'économie indienne, la sixième mondiale, dont la croissance du PIB est estimée cette année à 7,4% par le Fonds monétaire international (FMI).

En se renforçant en Inde, où il est présent depuis 1963, Schneider entend profiter pleinement du développement de l'activité du bâtiment, des infrastructures et de l'industrie, cette dernière bénéficiant tout particulièrement de la politique de l'Etat en faveur du "Make In India".

Le spécialiste français de la transformation numérique de la gestion de l'énergie et des automatismes industriels fusionnera cette nouvelle activité avec son pôle de produits basse tension et d'automatisation industrielle en Inde.

En plus de ses activités, Schneider apportera 430 millions d'euros en numéraire et Temasek 635 millions à leur coentreprise, qui rependra également 690 millions d'euros de dette. Au total, le groupe français détiendra 65% de la nouvelle entité et Temasek 35%.

"Cette transaction génèrera des revenus significatifs et des synergies de coûts qui devraient avoir un impact de 40 millions d'euros par an sur l'Ebitda en vitesse de croisière, au bout de cinq ans", souligne Schneider, qui consolidera l'intégralité de cette activité dans ses comptes une fois l'opération finalisée.

FINALISATION ATTENDUE D'ICI 18 MOIS

Cet accord, qui répond à la volonté de L&T de se séparer de ses actifs non stratégiques, porte sur l'ensemble de cette division à l'exception des segments commutation maritime et systèmes pour servomoteurs, a précisé de son coté le premier groupe indien d'ingénierie.

L&T s'attend à ce que la transaction soit finalisée dans un délai de 18 mois après la signature de l'accord.

Cette opération correspond au désir de L&T "de libérer de la valeur au sein de son portefeuille d'activités", déclare le directeur général S.N. Subrahmanyan, dans un communiqué.

Le segment cédé dispose d'usines en Inde, en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, au Koweït, en Malaisie, en Indonésie et au Royaume-Uni. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 50,38 milliards de roupies sur l'exercice clos en mars 2017.

"C'est une bonne opération pour eux", estime A.K.Prabhakar, (IDBI Capital), évoquant la valorisation du segment. "L&T a une vision claire de la cession d'activités à faible marge."

Bank of America Merrill Lynch et Citigroup ont été les banques conseil de Schneider sur la transaction, selon deux sources au fait des négociations.

L&T a travaillé avec la banque d'investissement indienne Arpwood Capital, a précisé un porte-parole de L&T.

Les marchés indiens étaient fermés mardi en raison d'un jour férié, tout comme la Bourse de Paris, pour la fête du travail.

(avec Bertrand Boucey, Catherine Mallebay-Vacqueur et Jean-Michel Bélot pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Devidutta Tripathy et Tanvi Mehta