Chiasso/Amsterdam (awp) - Le groupe Lastminute.com a confirmé vendredi son retour à la rentabilité en 2016, aussi bien opérationnelle que nette. Les résultats définitifs sont conformes aux attentes du marché et dépassent les objectifs formulés par la direction. Au lieu de verser un dividende, l'agrégateur d'offres de voyages en ligne a préféré opter pour un nouveau programme de rachat d'actions, qui devra encore être validé en assemblée générale.

Lastminute.com a réalisé sur l'ensemble de l'exercice écoulé un chiffre d'affaires de 261,5 mio EUR, soit 4,7% de mieux qu'en 2015, soutenu par l'envolée des activités de méta-recherche, indique la société dans un communiqué.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté des effets d'acquisitions et de restructuration, affiche un bénéfice de 28,6 mio, contre une perte de 0,5 mio un an plus tôt, et le résultat net un gain de 7,5 mio, contre une perte de 17,8 mio.

Le groupe a ainsi pu atteindre les objectifs qu'il s'était fixés, en dépit de la dévalorisation de la livre britannique au 2e semestre, suite au vote en faveur du Brexit, qui a grevé les recettes à hauteur de 6,5 mio EUR et l'Ebitda pour 1,8 mio.

Au bouclement de l'exercice, la position financière nette de Lastminute.com se montait à 56,0 mio EUR, contre 68,1 mio au 31 décembre 2015. La société explique ce recul essentiellement par des modifications des actifs courants dues au recul du volume de transactions ainsi qu'à des dépenses imprévues à hauteur de 13 mio EUR.

La copie rendue par le groupe tessinois, qui avait déjà publié des chiffres provisoires le mois dernier, correspond peu ou prou aux prévisions des analystes. UBS et Kepler Cheuvreux tablaient sur un bénéfice net à respectivement 7,0 et 9,5 mio EUR.

La division principale des Voyages (OTA), qui génère plus de 90% des revenus du groupe, a vu son chiffre d'affaires se contracter de 2,6% à 224 mio EUR. Les réservations de vols et d'hôtels ont enregistré une baisse, alors que les offres combinées des activités de niche comme les croisières ont connu une évolution positives, explique la société.

ENVOLÉE DES ACTIVITÉS META

Les revenus de la division Meta (méta-recherche) ont quasiment doublé (+91,5%) pour s'établir à 37,5 mio EUR. Leur contribution au chiffre d'affaires du groupe a également progressé, à 14,3%, après 7,9% en 2015. "Les activités Meta ont connu une forte croissance structurelle en 2016 et continueront de constituer un de nos moteurs de croissance dans le futur", a indiqué son directeur général (CEO) Fabio Cannavale dans un entretien téléphonique à AWP.

Toutefois, la rentabilité s'est quelque peu tassée, l'Ebitda de l'unité repassant sous la barre des 10 mio, un repli imputé par le CEO à des débours publicitaires, notamment une campagne TV en Italie. "Les dépenses de marketing de nos concurrents Momon do et Triage dans les activités Meta se montent à près de 90% des recettes, notre rentabilité dans ce segment est meilleure", soutient M. Cannavale.

Dans les activités liées aux voyages, le CEO a souligné que l'évolution des offres combinées a été particulièrement positive sur les deux marchés de référence que sont la France et le Royaume-Uni, même s'il a préféré rester discret sur la part que représente ce segment dans les recettes du groupe.

"La progression des activités Mobile a été exponentielle: le trafic a progressé de 50% et les réservations ont quasiment doublé par rapport à 2014, représentant désormais 28% du total des écritures", s'est réjoui M. Cannavale.

La société Tessin-amstellodamoise est parvenue à réduire sa base de coûts (Ebitda, IFRS) de 34 mio EUR en 2016. "L'intégration des systèmes est désormais finalisée, celle des personnes se poursuit", a résumé le patron. Le groupe ne prévoit pas de suppressions de postes. "Au contraire, pour soutenir notre croissance et l'internalisation de certaines activités, nous comptons encore renforcer nos effectifs à Madrid et à Chiasso", a-t-il poursuivi.

RACHAT D'ACTIONS PLUTÔT QUE DIVIDENDE

Pour rémunérer ses actionnaires, le voyagiste a opté pour un programme de rachat de titres plutôt que le versement d'un dividende. "Nous considérons la mesure plus efficace, et c'est également un signal clair que l'entreprise est selon nous sous-évaluée à l'heure actuelle". Le rachat devrait débuter en mai 2017 et se terminer en avril 2019 et portera sur un maximum de 1,46 mio de titres.

Pour ce qui est de l'exercice en cours, le groupe a reporté la formulation d'objectifs à la publication de ses résultats au premier trimestre. Le CEO a toutefois confié être "jusqu'ici satisfait de la marche des affaires, en ligne avec nos prévisions". Il a également évoqué des pourparlers avec de "potentiels candidats" à une reprise.

A la Bourse, l'action Lastminute.com a terminé en recul de 3,05% à 14,30 CHF, dans un SPI en hausse de 0,30%.

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