Le Bélier recule de 2,90% à 43,50 euros sur la place de Paris en fin d’après-midi. Si les résultats du premier semestre 2018 s’avèrent satisfaisants, ils sont en revanche teintés par des perspectives moins éclatantes pour le second semestre. Dans le détail, le spécialiste en fonderie aluminium pour l’industrie automobile a vu son bénéfice net bondir de 124% à 16 millions d'euros, grâce notamment à des prélèvements fiscaux moins lourds.

De son côté, le résultat opérationnel est resté stable à 20,1 millions, malgré la hausse de 25% du montant des amortissements liée aux investissements soutenus de ces trois dernières années.

Quant au chiffre d'affaires du spécialiste en fonderie aluminium, il ressort en croissance de 7,5% à 187,8 millions (+ 5,4% hors effets des variations du prix de l'aluminium et du change).

Les investisseurs ont toutefois focalisé leur attentions sur la moitié vide du verre : les perspectives du groupe pour le second semestre 2018.

Ainsi, en Europe, les nouveaux protocoles d'homologation de contrôle d'émissions de CO2 et de particules (WLTP) amènent à des perturbations dans la supply-chain. En conséquence, le groupe anticipe un ralentissement de l'activité fonderie sur le second semestre. Cette activité représente 84% du chiffre d'affaires du premier semestre 2018.

Cela a conduit LCM a abaissé son objectif de cours de 48 à 43 euros sur le titre Le Bélier, tout en maintenant son opinion Neutre. La prudence de l'analyste à l'égard de l'impact WLTP sur un groupe amplement dépendant de deux constructeurs mal préparés, Volkswagen et Daimler (23% et 16% des ventes en 2017), se matérialise désormais au point d'aboutir à un " sales warning ".

Le bureau d'études attend des précisions sur ce ralentissement et les velléités de croissance externe du groupe. Et de prédire que l'exercice prochain sera critique quant à la capacité de rattraper les volumes auprès des constructeurs haut-de-gamme allemands.

De son côté, Gilbert Dupont a également revu à la baisse sa cible sur la valeur, passant de 53 à 47 euros, tout en confirmant son opinion Alléger.

Pour autant, Le Bélier plaide que les difficultés liées à ce processus devraient être résolues sur un horizon assez court quand la progression des constructeurs premiums allemands, limitée en 2018, devrait se renforcer en 2019.

L'objectif de chiffre d'affaires de 400 millions d'euros pour 2019, quoique plus difficile à atteindre que prévu, reste réalisable à ce jour, affirme le groupe.

La dynamique commerciale a d'ailleurs permis d'acquérir 176 millions d'euros de nouvelles commandes contre 155 millions sur la même période en 2017, offrant une bonne visibilité sur l'activité au cours des prochaines années.

Enfin, à long terme, le durcissement des normes en matière d'émissions nécessitera plus d'allègement, privilégiant les matériaux légers -dont l'aluminium- ce qui favorisera la progression du Bélier.