La famille fondatrice en 1961 de ce spécialiste en fonderie aluminium pour l'industrie automobile s’apprête à en confier les clés à un équipementier chinois. Un pays où ce groupe très international est présent depuis une vingtaine d’années. L'industriel, qui visait 400 M€ de CA à moyen terme, emploie 3500 personnes dans le monde dont environ 200 sur ses terres natales en Gironde. Entretien.

Philippe Dizier, comment la famille Galland, actionnaire majoritaire de Le Bélier, en est arrivée à cette décision de vendre l’entreprise à un équipementier chinois ?

"Cette décision, dans un contexte d’absence de repreneur familial, est surtout liée à notre lecture du marché automobile. Avec la nécessité d’allègement des véhicules automobiles, il nous est apparu nécessaire pour continuer de croitre d’élargir notre gamme de produits en aluminium, et donc nos technologies. Hors l’acquisition nécessaire de ces nouvelles technologies nous aurait pris coûté beaucoup de temps et de capitaux. Nous avons alors cherché un acquéreur potentiel, en se focalisant sur les acteurs industriels, et il est apparu que Wencan, créé par son fondateur en 1998 et coté en Bourse, était le plus complémentaire en termes technologie, de positionnement géographique et de clientèle. Nous réalisons 20% de notre activité en Chine, le plus gros marché du monde pour l’automobile, où eux sont naturellement très bien positionnés."

Source : Le Bélier

Que pouvez-vous nous dire du prix offert par l’acquéreur. Le Bélier ne vaut-il pas davantage ?

"La société Le Belier va bien, mais le secteur automobile n’est pas un long fleuve tranquille. Nous revenons de loin, il ne faut pas oublier que le cours est passé par un niveau beaucoup plus bas il y a une dizaine d’années. En cas de réalisation de ce projet d'acquisition du bloc de contrôle de 62% à 38,18€ par action, Wencan déposera à la fin du premier semestre 2020 un projet d'offre publique d'achat obligatoire simplifiée sur le solde du capital de Le Bélier, au même prix."

Source : Le Bélier 

Pensez-vous que le Bélier a une chance de rester cotée en Bourse ?

"On ne peut préjuger du résultat de l’opération. Wencan précisera au moment de la réalisation de ce projet d'acquisition du bloc de contrôle s'il a l'intention de procéder à un retrait obligatoire à l'issue de l'offre".

Dirigeant de l’entreprise depuis 2005, vous détenez 4% du capital. Qu’allez-vous devenir ?

"Je pense que nous avons pris la meilleure décision pour le Bélier d’un point de vue industriel. Personnellement, je vais accompagner le rapprochement dans les premiers temps".