Genève (awp) - Leclanché a terminé le premier semestre avec un carnet de commandes bien rempli. Toujours empêtré dans des problèmes de financement, le groupe yverdonnois a dû cependant reporter des projets, ce qui a fait chuter le chiffre d'affaires et creusé la perte nette. Dans ce contexte difficile, les unités d'affaires seront transformées en entités indépendantes.

A fin juin, le spécialiste des solutions de stockage d'énergie et de batteries électriques présentait un carnet de commandes d'une valeur de 120 millions de francs suisses pour des livraisons prévues en 2019-2020, a-t-il indiqué jeudi. A l'horizon 2020-2023, ce carnet atteint 166 millions, des niveaux qualifiés d'"historiques" par les dirigeants.

En attendant de concrétiser ses contrats, Leclanché peine à générer des recettes. Le chiffre d'affaires semestriel a été divisé par trois à 7,0 millions de francs suisses. Le groupe pointe du doigt les retards dans le financement des projets et une phase de démarrage de certains projets plus longue que prévu.

Parallèlement, les charges d'exploitation ont fondu de 19% à 35,6 millions.

Malgré cela, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est enfoncé encore un peu plus dans le rouge à -28,6 millions de francs suisses, contre -21,7 millions au premier semestre 2018. La perte nette s'est établie à 33,7 millions, à comparer aux -25,2 millions auparavant.

"Le résultat est en deçà des attentes, mais nous avons atteint un jalon historique pour les commandes", ont déclaré devant les médias et analystes le directeur général (CEO) Anil Srivastava et le directeur financier (CFO) et opérationnel (COO) Hubert Angleys.

Besoin de capitaux

La société a décidé de "réorganiser le modèle opérationnel", estimant que les trois unités d'affaires actuelles "ont atteint une taille critique en termes de personnel, de chiffre d'affaires et de contrats clients". Dès 2020, les secteurs Stationary Storage (stockage d'énergie stationnaire), eTransport Solutions (solutions pour transports électriques) et Specialty Battery Systems (spécialités pour les robots, les techniques médicales et la défense) fonctionneront de manière indépendante, avec leur propre profil profits et pertes (P&L).

La société va ouvrir le capital de ces trois divisions afin de rechercher du financement auprès d'"actionnaires stratégiques à long terme". Le modèle de Leclanché nécessite des capitaux importants et à ce stade, il est difficile "d'assurer une croissance régulière et linéaire des revenus", étant donné la "nature projet" des activités, estime la société.

L'été a été marqué par un arrêt de la production de cellules durant quatre semaines, en raison de problèmes rencontrés par un fournisseur important. La production n'a pu reprendre que durant la troisième semaine d'août, d'où des reports de commandes jusqu'en 2020. Mais le groupe est "dans les clous" pour son plan de réduction des coûts à hauteur de 50 à 55% pour 2020 dans la production de cellules.

En attendant, M. Srivastava a reconnu que 2020 devra livrer de meilleures résultats. Pour 2019, il a renoncé à énoncer des objectifs chiffrés.

D'ici la fin de l'année, la société pourra encore utiliser une partie du prêt de 35 millions de francs suisses consenti ce printemps par son actionnaire majoritaire Fefam et s'attend à récupérer 34 millions issus notamment de droits de licence pour une co-entreprise en Inde et du financement (partiel) pour la commande de 57 millions de dollars reçue pour un projet solaire et de stockage à Saint-Christophe-et-Niévès, aux Caraïbes.

A la Bourse, l'action Leclanché cédait 4,1% à 1,51 franc vers 11h20, dans un SPI en hausse de 0,9%.

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