Zurich (awp) - Le fabricant de batteries Leclanché entend renforcer sa présence dans certains marchés de niche (bateaux, bus, trains et taxis), qui offrent selon lui de meilleures opportunités que le secteur dominant de l'automobile.

"Nous n'avons pas besoin de jouer dans le marché des voitures de tourisme, qui est une course vers le bas", a indiqué dans un entretien à Bloomberg son directeur général (CEO) Anil Srivastava, déplorant que "tout n'est que prix, prix, prix" et affirmant que "mises ensemble, les niches peuvent être grandes".

Selon la firme yverdonnoise, qui a récemment étoffé ses capacités de production en Allemagne, la demande pour les véhicules de flotte devrait connaître un taux de croissance annuelle de plus d'un tiers.

Selon une note de la banque d'investissement américaine Cantor Fitzgerald, le marché du stockage énergétique pour le transport maritime pourrait peser près de 6,5 milliards de dollars par année. Des projets en Norvège et en Chine utilisent déjà des navires propulsés par batterie, pouvait-on lire vendredi sur le site de l'agence new-yorkaise.

Fournisseur traditionnel de solutions de stockage pour les réseaux électriques, Leclanché a conclu cette année un accord avec le constructeur de matériel roulant canadien Bombardier et a équipé en batteries le plus grand navire du monde 100% électrique, lancé en août au Danemark.

Bloomberg assure par ailleurs que le groupe vaudois compte plusieurs clients importants dans la branche maritime, parmi lesquels des géants de la construction navale comme l'italien Grimaldi et le néerlandais Damen Shipyards, ou encore des constructeurs de sous-marins.

Les commandes de Leclanché dans le secteur du transport de flotte devraient surpasser les volumes de ceux du stockage énergétique stationnaire - actuellement son principal débouché - dès 2022, selon Anil Srivastava.

"Notre capacité de production actuelle est complètement bouchée, épuisée", a signalé le dirigeant. "La branche du transport n'est pas en train de se développer aussi vite qu'elle le pourrait, pas à cause du manque d'activité, mais des limites de capacité".

buc/fr