Fribourg (awp) - Le fabricant de composants électroniques Lem a bouclé le premier trimestre de son exercice décalé 2017/18 (clos au 30 juin) sur un bénéfice net de 13,3 mio CHF, en hausse de près d'un quart (+23,0%) en rythme annuel. Dans un communiqué diffusé jeudi, le groupe plan-les-ouatien explique cette performance notamment par le pic de vente saisonnier dans le secteur des énergies renouvelables.

Pendant la période sous revue, les entrées de commandes ont bondi de 20,8% à 78,8 mio CHF. Le chiffre d'affaires a progressé de 13,4% pour s'établir à 75,9 mio. Ajustée des effets de change, la croissance des ventes est ressortie à 15,1%.

La rentabilité opérationnelle s'est également améliorée, le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) affichant une extension de 19,4% à 16,0 mio CHF, pour une marge afférente de 21,0% en hausse de 100 points de base (pb).

Le premier partiel du groupe industriel genevois a nettement dépassé les pronostics des analystes sollicités par AWP. Les plus optimistes avaient anticipé des ventes à hauteur de 71,1 mio CHF et un Ebit à 15,9 mio.

"Nous avons conservé nos marges opérationnelles à un niveau élevé tout en investissant dans notre croissance future", s'est félicité le directeur général (CEO) de Lem, François Gabella, cité dans le communiqué.

VENTES DOPÉES PAR LA CHINE

"Nos affaires en Chine ont bien récupéré après une année 2016 en demi-teinte, tandis que d'autres marchés asiatiques et européens ont progressé positivement", a ajouté le patron de la société, qui a transféré son siège à Fribourg.

Le segment Industrie, qui représente plus de trois quarts des revenus du groupe, a vu son chiffre d'affaires progresser de 14,0% à 62,6 mio CHF (+15,9% à taux de change constants).

La performance a été portée par un bond de 37% des ventes en Chine, grâce à la forte demande de l'industrie de l'automatisation et aux tarifs de rachat accordés aux producteurs chinois d'énergie solaire, précise Lem. La marge Ebit du segment s'est améliorée de 1,9 point de pourcentage, à 21,3%.

Les ventes du segment Automobile se sont enrobées de 10,9% à 13,3 mio CHF. Là aussi, la Chine (+30%) est le principal moteur de croissance, suivie par le reste de l'Asie (+24%), alors que l'Europe et l'Amérique du Nord affichent un repli de respectivement 13% et 2%.

"L'activité des voitures vertes a poursuivi sa croissance avec une évolution plus importante en Chine et dans les autres marchés asiatiques", explique Lem. Au niveau de la rentabilité, le segment a vu son Ebit se contracter de 3,8% à 2,7 mio CHF, et la marge correspondante de 3 points à 20,0%.

PLUS DE DÉPENSES EN R&D

Pour la suite de l'exercice, la direction ne s'est toutefois pas aventurée sur le terrain des objectifs chiffrés. Le CEO s'est contenté de rappeler le transfert des lignes de production existantes et nouvelles vers Pékin et Sofia et a évoqué l'engagement de "ressources supplémentaires en recherche et développement (R&D) dans toute l'organisation", sans plus de détails.

La croissance affichée par le segment Industrie a été plus robuste que prévu, du fait de la convergence de plusieurs tendances positives sur différents marchés, résume dans une note Michal Lichvar, de Vontobel, évoquant une série de chiffres "très réjouissants".

L'analyste de la banque privée zurichoise invite à ne pas surinterpréter l'absence d'objectifs chiffrés, rappelant que ce n'est pas dans les habitudes de Lem d'en formuler après le premier trimestre d'activité. La recommandation "hold" reste de mise, alors que l'objectif de cours de 1190 CHF a été placé sous révision.

La copie présentée par l'entreprise fribourgo-genevoise a mollement convaincu les investisseurs. A la Bourse suisse, la nominative Lem avançait de 1,1% à 1203 CHF vers la mi-journée, dans des volumes modestes, alors que le marché dans son ensemble (SPI) flirtait avec l'équilibre (+0,02%).

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