"Encore un gros avertissement" pour Leoni, regrette Patrick Hummel, l'analyste d'UBS qui recommande le dossier à la vente avec une valorisation de 17 EUR l'action. Un titre qui coule de plus de 10% à 15,34 EUR en séance à Francfort. Le résultat opérationnel est déficitaire de -125 millions d'euros au 1er trimestre 2019, dont 102 millions d'euros d'éléments non-récurrents. Sur une base ajustée, le compte n'y est pas puisque le consensus était positionné 37% plus haut, indique UBS, qui pense "qu'une très sévère restructuration est nécessaire pour remettre l'entreprise sur de bons rails".
 
Depuis le début de l'année 2018, tout va de mal en pis pour l'équipementier allemand, désormais habitué des publications décevantes.
 
Séquence anecdote. Savez-vous d'où vient ce patronyme curieux, "Leoni" ? De Lyon, en France. L'entreprise trouve en effet son origine dans un atelier de fabrication de fils d'or et d'argent créé en 1569 à Nuremberg par un huguenot lyonnais émigré, Anthoni Fournier. Les "Leonischer Waren" de l'artisan lui permirent de créer d'autres ateliers et d'entraîner l'essor du secteur. La "Leonische Werke Roth-Nürnberg AG" est née en 1917 du rapprochement de trois manufactures. Et si Leoni est désormais avant tout un équipementier tourné vers l'industrie, il n'a pas renié totalement ses origines : l'une de ses divisions continue à produire des fils en métaux précieux, notamment pour les uniformes, l'ameublement et l'art floral.