Un peu d’histoire

Leoni AG est une entreprise basée à Nuremberg en Allemagne qui a fêté son centenaire l’année dernière. Cette multinationale qui compte plus de 86.000 salariés répartis sur 90 sites est spécialisée dans la fabrication de câblages (câbles, fils, fibres optiques) et de systèmes de connectique. Elle fournit principalement les grandes entreprises européennes du secteur automobile et de l’industrie. La société est divisée entre deux principaux segments : « Wire & Cable Solutions », la partie expertise technique, et « Wiring Systems », la partie plus manufacturière.

Mais au fait, d'où vient ce patronyme curieux, "Leoni" ? De Lyon, en France. L'entreprise trouve en effet son origine dans un atelier de fabrication de fils d'or et d'argent créé en 1569 à Nuremberg par un huguenot lyonnais émigré, Anthoni Fournier. Les "Leonischer Waren" de l'artisan lui permirent de créer d'autres ateliers et d'entraîner l'essor du secteur. La "Leonische Werke Roth-Nürnberg AG" est née en 1917 du rapprochement de trois manufactures. Et si Leoni est désormais avant tout un équipementier tourné vers l'industrie, il n'a pas renié totalement ses origines : l'une de ses divisions continue à produire des fils en métaux précieux, notamment pour les uniformes, l'ameublement et l'art floral.

Leoni est coté à la Bourse de Francfort et fait partie de l’indice MDAX, composé de 50 entreprises de capitalisation moyenne, classées après celles du fameux DAX. Elle y pèse à hauteur de 0,9% avec une capitalisation de près de 1,8 milliard d’euros.

L’action fait partie de notre portefeuille Europe PEA depuis octobre 2017 et notre fonds Europa One est également positionné sur cette valeur.

Une année 2017 hors normes

Le titre Leoni a gagné plus de 85% l'année dernière, passant de 33 à 63 EUR, soutenu par des résultats en pleine croissance après une année 2016 horrible, plombée par des problèmes de gestion sur la division Wiring Systems. Grâce à une vigoureuse reprise en main et à une base de comparaison très basse, 2017 aura été l'année de la renaissance avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 11% à 4,9 milliards d’euros. L'EBIT a quasiment triplé et le bénéfice net a été multiplié par 12. Leoni revenait de loin après une affaire de piratage qui lui avait coûté 70 millions d’euros, mais la société a rapidement redressé la tête. 
 

Depuis janvier, la chute brutale du cours fait retomber Leoni du côté de la sous-performance auprès du MDAX et du DAX du secteur automobile

Avant une correction en 2018

La tendance fortement haussière depuis 2016 a été stoppée nette en janvier, après une forte correction entraînée par le départ du PDG Dieter Bellé. La direction était sortie très affaiblie par les restructurations et l’attaque pirate sans précédent dans le paysage industriel allemand.

L’annonce des résultats du premier trimestre 2018, le 16 mai, a cependant de quoi redonner du baume au cœur des investisseurs. Les ventes continuent à augmenter et les deux principaux segments du groupe enregistrent des taux de croissance à deux chiffres, ce qui est plutôt rare dans l’histoire de la firme allemande. "Nous sommes en bonne voie pour atteindre les objectifs de l’année", a estimé le CFO, Karl Gadesmann. Après la baisse, la valorisation de l'entreprise est devenue extrêmement faible, tandis que ses résultats reprennent une orientation favorable. Le chiffre d'affaires atteindra au moins 5 milliards d'euros et la rentabilité va s'accroître, hors le gain non-réccurent de 30 millions d'euros comptabilisé en 2017. De quoi permettre au dossier de gommer sa décote.