Cette décision entraîne vers 11h00 GMT un rebond de 29,3% à 0,88 euro du titre Liberbank qui, avant ce sursaut, était sur une série de 14 baisses d'affilée et avait vu sa capitalisation boursière fondre de 45%.

Cet effondrement s'est notamment accéléré dans la foulée du sauvetage, annoncé mercredi, de Banco Popular, racheté pour un euro symbolique par Banco Santander. Le titre Liberbank a en effet perdu 7,7% le 7 juin puis 18,3% le 8 juin et 17,6% vendredi.

Le sauvetage de Popular, première mise en pratique d'une nouvelle méthode de traitement des banques en grande difficulté adoptée à la suite de la crise financière, ne se fera pas sans pertes pour les actionnaires de la banque et certains de ses créanciers.

Un responsable de la CNMV a déclaré que l'interdiction des ventes à découvert avait été décidée pour éviter que Liberbank ne perde la confiance des investisseurs, ajoutant ne pas avoir envisagé d'étendre cette interdiction à d'autres banques.

L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a publié un communiqué dans lequel elle apporte son soutien à la décision de la CNMV.

Selon l'ESMA, cette décision était nécessaire, aux yeux de la CNMV, pour éloigner le risque pesant sur la confiance des acteurs de marché qui "aurait pu avoir d'autres implications sur la stabilité financière en Espagne", à la suite de la "chute" de Banco Popular.

"En raison des interconnexions et des similitudes perçues avec d'autres entités, la situation pourrait avoir un effet de domino d'une ampleur potentiellement systémique", poursuit l'ESMA, mettant en garde contre une "contagion" qui pourrait affecter le système financier dans son ensemble.

La CNMV a d'ailleurs souligné les différence entres Liberbank, établissement né en 2011 de la fusion de trois caisses régionales et représentant quelque 2% du total des dépôts en Espagne, et Banco Popular.

Cette dernière, la sixième banque du pays, a été sauvée après que la Banque centrale européenne (BCE) a fait état d'une dégradation significative de sa situation de liquidité.

La CNMV a dit ne pas avoir eu sous les yeux la moindre donnée suggérant une situation de liquidité tendue chez Liberbank.

Le régulateur précise qu'il décidera d'ici un mois si elle doit prolonger ou lever l'interdiction de ventes à découvert sur les actions Liberbank.

Les ventes à découvert consistent à emprunter des titres pour les vendre sur le marché en vue de les racheter par la suite meilleur marché et de dégager ainsi une plus-value.

(Jesus Aguado et John O'Donnell, Wilfrid Exbrayat et Benoît Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Banco Santander, Liberbank SA