BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--La Commission européenne a annoncé lundi avoir approuvé, à certaines conditions, le projet de fusion entre les groupes allemand Linde et américain Praxair, marquant une nouvelle avancée en vue de la création du numéro un mondial des gaz industriels.

Dans un communiqué publié mardi, la Commission a expliqué que l'accord, dans sa forme initiale, aurait réduit de façon significative la concurrence au sein de l'Espace économique européen (EEE), où la production de gaz industriels est déjà très concentrée et limitée à seulement quelques acteurs.

Cependant, les ventes d'actifs proposées par Praxair et Linde ont permis de convaincre les autorités de la concurrence que leur fusion ne provoquerait pas une concentration accrue du marché. En juillet, Praxair a accepté de vendre ses activités européennes au japonais Taiyo Nippon Sanso pour 5 milliards d'euros.

Le groupe américain va également transférer sa participation dans la coentreprise italienne SIAD à son partenaire Flow Fin, et va céder ses contrats d'approvisionnement supplémentaires en hélium en Europe, a expliqué la Commission.

"La Commission appréciera le caractère approprié des acheteurs potentiels de l'activité gazière de Praxair dans l'EEE et des contrats supplémentaires d'approvisionnement en hélium", a précisé l'autorité de la concurrence dans son communiqué.

Le projet de fusion doit encore obtenir l'accord de la Commission américaine du commerce (FTC), qui a récemment demandé aux deux protagonistes des concessions supplémentaires sous forme de vente d'actifs avant de donner son feu vert.

Le mois dernier, Linde a annoncé la vente de ses activités en Amérique du Nord et du Sud à un consortium formé de l'allemand Messer Group et du fonds d'investissement CVC pour 3,3 milliards de dollars, avant de déclarer au début du mois d'août que les dernières exigences du régulateur américain se révèlent "bien plus onéreuses que prévu".

De nouvelles exigences de la FTC risqueraient de porter le total des cessions à un montant excédant la limite acceptable prévue dans le cadre de la fusion, impliquant que les deux groupes pourraient se retirer de l'accord sans encourir de pénalités.

Si elle est menée à terme, la fusion donnerait naissance à un géant des gaz industriels, avdoté d'une capitalisation boursière de plus de 80 milliards de dollars (environ 70 milliards d'euros), avec un chiffre d'affaires annuel de 30 milliards de dollars et l'envergure pour défier le numéro un du marché, Air Liquide.

-Nathan Allen, Dow Jones Newswires (Version française Alice Doré) ed: GLB

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