Kilchberg ZH (awp/ats) - Lindt & Sprüngli veut voir croître son chiffre d'affaires organiquement avec un taux compris entre 6 et 8% ces prochaines années, dit Dieter Weisskopf, directeur général du chocolatier zurichois. Même si la filiale américaine Russell Stover constitue un frein.

Pour cette année, la multinationale de Kilchberg (ZH) table sur une prévision "prudente" abaissée à 5%, a indiqué Dieter Weisskopf dans une interview accordée dimanche à l'hebdomadaire SonntagsZeitung. La raison de cette prudence est à chercher du côté du marché américain.

En 2017, la croissance organique, soit ajustée des acquisitions, s'est inscrite à 3,7%, une valeur bien inférieure à l'objectif fixé à 5%, déjà.

Souci avec les drogueries

A la question de savoir si Lindt & Sprüngli a mal estimé son affaire au moment de racheter en 2014 le fabricant américain de pralinés Russell Stover, Dieter Weisskopf répond: "Le développement dans les drogueries nous a surpris".

Outre-Atlantique, l'entreprise dispose d'une forte présence et d'une forte clientèle dans ce canal de distribution. Or la fréquentation y diminue parce que le commerce en ligne et d'autres prestataires contestent son monopole en matière de médicaments sur ordonnance.

Le phénomène est, par contrecoup, défavorable aux ventes de chocolat via ces enseignes, précise Dieter Weisskopf.

Menace d'un correctif

Le sujet de l'acquisition de Russell Stover occupe aussi les réviseurs comptables de PwC. Les livres de comptes de Lindt & Sprüngli mentionnent un montant de 769 millions de francs suisses au titre du goodwill (actif immatériel) en lien avec l'opération.

Celui-ci pourrait se révéler trop élevé, croit savoir la NZZ am Sonntag, si la performance en matière de ventes de la filiale américaine continue à décevoir, comme cela a été le cas en 2017. La menace d'un correctif de valeur plane en l'état, sur la base d'avis d'experts consultés par l'hebdomadaire alémanique.