(Actualisé avec Pompeo, sources supplémentaires §4-6-7)

TIKRIT, Irak, 23 juin (Reuters) - L'armée américaine a démenti samedi s'apprêter à évacuer de la base militaire irakienne de Balad, à 80 km au nord de Bagdad, près de 400 employés de Lockheed Martin et Sallyport Global travaillant comme contractuels pour le Pentagone, en raison de "menaces potentielles".

"Nous ne prévoyons pas pour l'instant d'évacuer du personnel de Balad", a déclaré le colonel de l'US Air Force Kevin Walker, dans un communiqué. "S'il devait y avoir des menaces croissantes contre notre personnel, l'US Air Force prendrait des mesures pour fournir les protections requises."

L'armée irakienne a également démenti l'information, assurant que l'Irak "assure la sécurité de nos combattants et des conseillers et instructeurs américains".

Dans un communiqué diffusé samedi en fin de journée, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré que "les Etats-Unis n'évacuent pas de personnel de la base aérienne de Balad".

Le vaste complexe militaire de Balad a été touché la semaine dernière par trois tirs de mortier, qui n'ont pas fait de victimes et n'ont pas été revendiqués.

Une source militaire et une source sécuritaire ont déclaré à Reuters que le projet d'évacuation a été annulé samedi matin après que du personnel militaire américain et irakien a garanti aux sociétés que les mesures de sécurité seraient accrues autour de la base.

Trois autres sources militaires irakiennes avaient dit vendredi à Reuters que l'armée américaine s'apprêtait à évacuer de la base de Balad près de 400 employés de Lockheed Martin et Sallyport Global travaillant comme contractuels pour le Pentagone.

Selon l'une des sources, l'évacuation est programmée pour s'étaler sur dix jours et pourrait intervenir à tout moment.

"Les Américains nous ont informés qu'ils ne maintiendraient qu'un personnel limité et nécessaire, qui travaille à la maintenance des chasseurs F-16 irakiens", a dit une autre source irakienne. Lockheed a livré ses premiers F-16 à l'Irak en 2014.

Une porte-parole de Lockheed Martin pour le Moyen-Orient a déclaré qu'il n'y avait pas "pour l'instant" de projet d'évacuation des employés de Lockheed de la base de Balad.

Deux autres bases irakiennes hébergeant des forces américaines ont été touchées par des roquettes au cours de la semaine écoulée, près de Bagdad et Mossoul, et mercredi, une roquette a été tirée à proximité d'une installation d'ExxonMobil près de Bassorah, dans le sud de l'Irak, incitant la compagnie pétrolière américaine à évacuer une vingtaine d'expatriés.

Selon des responsables locaux, des milices chiites soutenues par l'Iran sont à l'origine de l'incident de Bassorah.

L'Iran n'a fait aucun commentaire. La République islamique a en revanche fermement démenti être responsable de plusieurs attaques contre des pétroliers dans le Golfe arabo-persique ces dernières semaines, comme l'en accuse Washington.

Ces incidents s'inscrivent dans un contexte de tensions aiguës entre les Etats-Unis et l'Iran. (Ghazwan Hassan, avec Ahmed Rasheed à Bagdad; Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian pour le service français)