Les tensions géopolitiques reviennent sur le devant de la scène internationale et rythment les marchés pétroliers. Ces éléments exogènes constituent de sérieux soutiens au cours du brut, qui enregistre une notable performance de près de 7% depuis le début du mois de mars. Plus concrètement, les opérateurs s’inquiètent des conséquences que peuvent avoir les propos offensifs tenus par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui n’a pas écarté la possibilité de développer des armes nucléaires si l’Iran devait faire de même.

Dans le même chapitre, les Etats-Unis durcissent le ton contre Téhéran et menacent de revenir sur l’accord du nucléaire iranien. A ce titre, Donald Trump met la pression sur les représentants européens et leur a donné jusqu’au 12 mai pour « réparer leurs affreuses erreurs ». A noter que l’imposition de nouvelles sanctions commerciales pourrait empêcher l’Iran d’exporter son brut vers certains pays.

Autre facteur de soutien, l’optimisme de l’Agence Internationale de l’Energie qui, dans son dernier rapport mensuel, a révisé à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole. L’institution estime celle-ci à 99,3 mbj pour 2018 (soit 1,5 mbj de plus qu’initialement anticipé). L’OPEP a de son côté maintenu ses perspectives de demande à 98,6 mbj.

Du côté de l’offre, l’OPEP s’efforce de respecter des quotas de production et s’est félicité d’avoir atteint un taux de conformité inédit, à 138%. Seule ombre au tableau, la production américaine qui poursuit son ascension, à 10,4 mbj selon les dernières données compilées par l’Agence américaine d’information sur l’Energie. A noter que les exportations de brut US progressent de la même manière et s’établissent à un niveau record à 1,57 mbj.

Graphiquement, en unités de temps hebdomadaires, les acheteurs ont défendu coûte que coûte la moyenne mobile à 20 semaines, garant de la tendance haussière du marché. La dernière impulsion mène actuellement les cours vers la zone des 70 USD, qui constitue un obstacle majeur au courant acheteur. Cette ligne pourrait justifier des prises de bénéfice à court terme, synonyme d’une nouvelle consolidation à venir. Seule sa rupture militerait pour une poursuite du mouvement acensant, en direction de la très symbolique ligne des 80 USD.