Les efforts de l’OPEP pour réduire l’offre globale de brut pourraient néanmoins changer la donne à court terme. Le cartel a, en effet, drastiquement réduit son offre en janvier, de l’ordre de 800.000 barils par jour en moins par rapport en décembre. L’Arabie Saoudite a fortement contribué à l’effort de limitation de la production, en pompant 350.000 barils par jour de moins qu’en décembre. En outre, les efforts de Ryad pour rassurer le marché ne s’arrêtent pas là, le Royaume saoudien ayant affirmé que sa production et ses exportations allaient encore diminuer en mars.

De ce fait, tout est mis en œuvre pour ancrer les anticipations vers un prochain rééquilibrage du marché, à l’image des dernières déclarations du ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, qui s’attend à un marché équilibré dès le premier trimestre 2019. La faiblesse de la croissance de la demande pourrait ainsi être reportée au second plan, l’OPEP tablant désormais sur une croissance de 1.24 mbj en 2019 (versus 1.29 mbj précédemment).

En parallèle, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) se montre plus pessimiste en relevant sa prévision de croissance de l’offre hors OPEP à 1.8 mbj (versus 1.6 mbj précédemment). Cette hausse de l’offre devrait, selon l’AIE, contrebalancer les réductions de production du cartel, mais aussi les sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela. Ces prévisions sont partagées par l’EIA, qui prévoit une nette augmentation de la production américaine à 12.41 mbj cette année et 13.2 mbj l’an prochain.

Graphiquement, peu d’évolution à constater en données hebdomadaires. En effet, nous maintenons notre biais haussier au-dessus de 62 USD, qui fait office de point pivot à court terme, avec en ligne de mire la ligne des 70 USD. Seul un retour en clôture sous notre point pivot fragiliserait le rebond des cours entamé depuis le début de l’année et augmenterait la probabilité d’un dérapage jusqu’à 53 USD.