Après les sabotages dans le détroit d’Ormuz et l’attaque d’envergure sur les installations de Saudi Aramco, c’est le raid visant Quassem Soleimani et des hauts-gradés chiites qui a momentanément crispé les marchés pétroliers. Si les pressions s’atténuent sur le front irakien, elles tendent à s’accroitre sur le territoire libyen, coupé en deux entre les forces du GNA (Gouvernement d’Union Nationale) au nord-ouest du pays et celles du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Les opérateurs surveilleront de près l’évolution des pourparlers en Libye, alors que les principaux pays concernés par ce conflit ont signé un accord international à Berlin visant à instaurer un cessez-le-feu permanant. 

Du côté des fondamentaux, les pays membres de l’OPEP+ s’affairent à stabiliser le marché en réduisant leur production. Le cartel voit par ailleurs une amélioration de la conjoncture économique en 2020 et a ainsi révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale à 100.98 mbj. Dans ce cadre, force est de constater que l’amélioration des termes de l’échange entre Washington et Pékin, si elle est effective, permettra de soutenir la demande de brut, condition nécessaire pour durablement équilibrer le marché.

Aux Etats-Unis, le nombre de plateformes pétrolières actives tend à se stabiliser selon les données de Baker Hughes et la production demeure à un niveau record, de 13 mbj. Dans son dernier rapport sur les perspectives énergétiques aux Etats-Unis, l’EIA s’attend à ce que la production US atteigne 13.3 mbj en 2020 et 13.7 mbj en 2021.

Graphiquement, en données hebdomadaires, la poussée des cours du brut a été rapidement effacée. Le Brent revient ainsi au milieu de son range hebdomadaire, borné entre 72 et 58 USD. La neutralité est donc de mise. Seul un retour sous 64.4 USD pourra être exploité pour viser la borne basse.