Alors que la recrudescence des frictions géopolitiques au Proche-Orient tient en éveil les marchés pétroliers, force est de constater que les opérateurs ne semblent pas décider à sortir de leur position d’attente. Ce manque d’initiative implique une latéralisation des prix. Plus prosaïquement, le marché est toujours en quête d’un puissant catalyseur pour se mettre ordre de marche. 

Sur le front géopolitique, l’attention des observateurs se porte désormais sur le territoire nord-syrien depuis le lancement, le 9 octobre, de l’opération « Fontaine de la paix » par la Turquie, qui vise à obtenir une zone tampon de 30 kilomètres de profondeur à sa frontière. Si l’offensive turque est suivie de près, et à bien des raisons puisqu’elle bouleverse les équilibres régionaux (notamment en faveur de Damas), il convient de ne pas sous-estimer d’autres théâtres d’opération où les tensions restent vives. C’est notamment le cas de l’opposition de l’Arabie saoudite et de l’Iran à travers ses proxy régionaux au Yémen. En atteste le nouvel incident d’un tanker iranien en Mer Rouge, qui aurait été ciblé par deux missiles.

Du côté des fondamentaux, les opérateurs ne savent plus sur quel pied danser. Ces derniers font preuve d’hésitation entre la dégradation des indicateurs macroéconomiques et les avancées plus ou moins importantes sur l’accord commercial sino-américain et le Brexit. En effet, la dégradation des ISM manufacturier et des services, suivie cette semaine de la contraction surprise de la consommation américaine, tend à dresser un sombre tableau sur l’orientation de la demande de pétrole. A contrario, l’accord de principe conclu entre Pékin et Washington et le possible épilogue du Brexit suscitent un vent d’espoir sur les perspectives économiques mondiales. 

C’est dans ce cadre que l’AIE (Agence internationale de l’énergie) et l’EIA (Département américain de l’énergie) ont, comme l’OPEP, révisé une fois de plus leurs estimations de croissance pour la demande mondiale de brut pour 2020. Egalement scrutée par les investisseurs, la production américaine ne faiblit pas malgré le déclin du nombre de nouveaux forages et s’établit à un record de 12.6 millions de barils par jour.

Graphiquement, en unités de temps hebdomadaires, il n’y pas d’améliorations à signaler du côté de la tendance de fond, qui demeure baissière comme l’indique l’orientation des différentes moyennes mobiles. Les cours testent une nouvelle fois un support majeur situé à 58 USD, que les acheteurs devront impérativement conserver. Sa rupture entrainerait effectivement une poursuite de la baisse en direction de 53 USD.