Les marchés pétroliers connaissent un début d’année mouvementé, qui s’inscrit dans la continuité de la fin 2018, à savoir sous le signe d’une volatilité exacerbée. Les opérateurs restent effectivement partagés entre la robustesse de la production américaine qui alimente les risques de surabondance dans un contexte de ralentissement économique mondial et un rééquilibrage artificiel du marché, porté par la volonté de l’OPEP de réguler le marché.

A ce titre, si la légitimité du cartel pétrolier à endosser le rôle de "swing producer" s’est effritée dernièrement, force est de reconnaître que le chef de file, l’Arabie Saoudite, met tout en œuvre pour rassurer le marché. Le royaume saoudien prend effectivement de l’avance sur l’accord de limitation de production qui entrera en vigueur cette année puisque ses exportations ont d’ores et déjà décliné sur le mois de décembre. Pour rappel, l’OPEP et ses partenaires, dont la Russie, se sont accordés à réduire l’offre de 1.2 million de barils par jour (mbj) en 2019.

Plus globalement, le marché apprécie la baisse de la production de l’OPEP, qui est tombé à 32.67 mbj, soit un recul de 460 000 barils par jour par rapport au mois de novembre. Toutefois, cette sensible diminution de la production est aussi à mettre sur le compte de baisse involontaire, notamment en Libye et en Iran.

Graphiquement, en données journalières, la tendance demeure toujours nettement baissière compte tenu de l’orientation baissière des principales moyennes journalières. La correction a ramené les cours jusqu’au seuil symbolique des 50 USD le baril de Brent, support majeur où les acheteurs ont pu se mobiliser. Un rebond technique est ainsi en train de prendre forme et trouve un sérieux obstacle au contact de la moyenne mobile à 20 jours, qui cadre les cours depuis le début de la correction. Il faudra la franchir et ainsi déborder les 56.65 USD en clôture pour libérer un potentiel haussier en direction des 62 USD.