L'AIE a en outre abaissé de 100.000 barils par jour (bpj) sa prévision de croissance de la demande pour l'ensemble de l'année, à 1,1 million de bpj. Elle en a fait de même pour 2020, avec une hausse de la demande désormais attendue à 1,3 million de bpj, soit 50.000 de moins que précédemment.

Sur les cinq premiers mois de l'année, la demande mondiale de pétrole a progressé de 520.000 barils par jour, sa croissance la plus faible pour cette période depuis 2008.

Sur le seul mois de mai, elle s'est même contractée pour la deuxième fois de l'année, de 160.000 bpj par rapport à la même période de 2018.

Les cours de pétrole ont baissé de plus de 20% depuis les pics atteints en avril.

Pour le cabinet Rystad Energy, le marché pétrolier va "de mal en pis".

"Le risque de récession économique et une nouvelle aggravation de la guerre commerciale USA-Chine représentent des inquiétudes de premier ordre à court terme. Savoir combien de temps l'Opep+ va vouloir continuer à maîtriser la production ajoute à l'incertitude", dit Bjørnar Tonhaugen, responsable de l'analyse du marché pétrolier chez Rystad Energy.

L'Opep+ désigne la coalition formée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la Russie et différents autres producteurs, qui se sont entendus en juillet pour prolonger jusqu'en mars 2020 leur accord de réduction concertée de l'offre afin de soutenir les cours.

Certains investisseurs pensent que de nouvelles baisses de production se profilent du côté de l'Opep, ce qui contribue à soutenir les cours vendredi malgré les faibles perspectives fournies par l'AIE. Le Brent se traite en hausse de 0,68% à 57,77 dollars le baril vers 10h00 GMT.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Bozorgmehr Sharafedin

Valeurs citées dans l'article : London Brent Oil, WTI, US Dollar / Russian Rouble (USD/RUB)