Pétrole Brent : Le Venezuela et l’Iran éclipsent les schistes américains
Par Jordan Dufee
Une fois n’est pas coutume, les incertitudes autour de l’Iran et du Venezuela ont tiré les cours pétroliers à la hausse, permettant au Brent de passer symboliquement au-dessus de la barre des 80 USD. Les tensions géopolitiques constituent à ce titre le principal catalyseur du marché, qui travaille actuellement des niveaux extrêmement pertinents (à lire ici : Le baril proche d'une cible pertinente).
En parallèle, la montée des cours incite les producteurs américains à intensifier leur activité. A ce titre, les indicateurs avancés de production enchaînent les sommets, la production américaine établissant un douzième record consécutif à 10,72 mbj (millions de barils par jour). Pour autant, force est de reconnaître que la montée en puissance de la production américaine est reléguée au second plan par les opérateurs, qui préfèrent saluer les prémices d’un rééquilibrage du marché alors que les stocks mondiaux tendent vers leur moyenne à 5 ans.
Du côté de la demande, bien que celle-ci demeure robuste, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) révise légèrement à la baisse ses prévisions, en tablant cette année sur une croissance de 1,4 mbj (contre 1,5 mbj précédemment). L’institution impute cette baisse à de multiples éléments tels que la montée des cours, mais aussi aux incertitudes liées à la montée des différends commerciaux dans le monde.
Graphiquement, en données hebdomadaires, la tendance demeure puissamment haussière à l’image de la pentification des différentes moyennes mobiles. Néanmoins, la zone des 80 USD pourrait susciter des prises de bénéfices, qui acteraient le début d’une consolidation légitime. A ce titre, il faudra privilégier des achats sur repli, dans le sens de la tendance, au contact de la moyenne mobile à 20 semaines. On visera les récents sommets dans un premier temps, dont un débordement mènerait les cours vers 85 USD.