Dans ce contexte volatil, force est de constater que le marché récompense la détermination des pays membres de l’OPEP d’abaisser leur niveau de production. Préoccupés par l’augmentation de l’offre mondiale et la chute des cours qui en découle, l’OPEP et ses partenaires, dont la Russie, ont convenu en décembre de reprendre les réductions de production dès 2019, d’un montant de 1.2 mbj. Pour autant, les efforts fournis par le cartel pétrolier ont bel et bien commencé avant l’entrée en vigueur des accords de production. Dans son dernier rapport mensuel, l’OPEP a indiqué que sa production avait chuté de 751.000 barils par jour, une réduction principalement liée à l’Arabie Saoudite mais aussi à des baisses involontaires, notamment en Libye.

En parallèle, les opérateurs restent attentifs à la production américaine, qui ne cesse de croître. Celle-ci s’établit à 11.9 mbj selon les dernières données de l’Agence américaine de l’énergie (EIA), un niveau jamais atteint. Les modèles de l’EIA prédisent par ailleurs que l’offre américaine, majoritairement tirée par les hydrocarbures non-conventionnels, devrait atteindre une moyenne de 12.9 mbj en 2020. Pour autant, l'Agence voit un rééquilibrage dès ce premier trimestre 2019 (voir graphique). 


Balance offre/demande pétrolière - Source EIA
 
Puis demeurent les inconnus, qui ne manquent pas. Celles-ci concernent la trajectoire de la demande, encore incertaine compte tenu des tensions commerciales et du lancinant problème chinois. A cela s’ajoute la difficulté des observateurs à prévoir la dynamique des exportations iraniennes (qui ont augmenté sur le mois de décembre) et les interrogations sur l’appareil production vénézuélien, dont le déclin présente des signes de ralentissement.  

D’un point de vue graphique, en unités de temps hebdomadaires, les excès se corrigeant par des excès, les cours du Brent ont nettement rebondi depuis le début de l’année. Les cours trouvent néanmoins un obstacle de taille à l’approche des 62 USD le baril. Ce test déterminera la puissance du mouvement de fond et départagera le simple rebond technique du point bas de moyen terme. A ce titre, il faudra clôturer au-dessus de cette ligne pour libérer un potentiel de hausse en direction des 70 USD. A contrario, un échec serait synonyme d’une poursuite du mouvement de baisse en direction des récents plus bas à 53 USD.