Les cours pétroliers sont en train de faire une pause à haut niveau, après une longue période d'ascension. Le Brent est passé de moins de 45 USD en juin 2017 à plus de 81 USD actuellement, comme le montre le graphique qui suit. Nous vous proposons en-dessous une synthèse de quelques notes récentes produits par des analystes sur les conséquences des prix actuels pour plusieurs compartiments de la cote. En préambule, on rappellera que le secteur pétrolier est le plus gros pourvoyeur de dépenses d'investissement de la planète, ce qui explique les difficultés qui ont frappé plusieurs industries à cause de la période 2015 à 2016, lorsque les dépenses ont été réduites jusqu'à 44% par rapport au pic de 2014.
 

London Brent vs. S&P 500 sur 2 ans (Cliquer pour agrandir)
 
Au niveau sectoriel, il ne fait évidemment aucun doute que les compartiments Pétrolier & Gazier et leur écosystème de sous-traitants comptent parmi les grands bénéficiaires de telles phases. Cet écosystème va des entreprises parapétrolières comme la franco-américaine TechnipFMC, aux fournisseurs de biens d'équipement, à l'image du suédois Alfa Laval, en passant par les sociétés de certification, dont Bureau Veritas. Le secteur pétrolier est le plus gros investisseur
 
Le secteur minier est historiquement corrélé au secteur pétrolier, si bien qu'il profite des mêmes tendances de fond. Plus étonnant, certains analystes, c'est le cas de Barclays, estiment que l'assurance est un bénéficiaire de la hausse des cours pétroliers : plus d'investissement entraîne plus d'activité et de transport et donc plus de biens à assurer. Les compagnies aériennes sont également affectées, mais la politique largement répandue des couvertures complique la lecture. Le biais est toutefois plutôt négatif, même si à long terme, les bureaux d'études estiment que cela peut avoir des effets vertueux, en obligeant les compagnies à optimiser leur organisation et en faisant disparaître les maillons trop faibles.
 
La situation du secteur automobile est plus complexe. En Europe, les carburants sont si taxés que les variations des cours sont moins violentes à la pompe qu'aux Etats-Unis, où les consommateurs ont pris l'habitude d'acheter des véhicules plus petits quand l'essence prend la pente ascendante, nous renseigne Barclays. Le marché des poids-lourds, en revanche, y est plus sensible.
 
Au final, les secteurs les plus durement affectés sont ceux des loisirs, de la distribution et de la chimie. Ce dernier subit une inflation sur le coût de ses matières premières, en général compliquée à répliquer en totalité. La grande distribution se retrouve elle aussi face à des coûts en hausse, en particulier au niveau des transports et des produits finis de ses fournisseurs. Quant aux voyagistes, ils sont des victimes clairement identifiées des envolées du pétrole.
 

 
Pour approfondir la thématique pétrolière, retrouvez nos articles de fond, en particulier les conséquences de l'embargo iranien sur le pétrole et l'influence de l'Opep sur le marché. Vous pouvez aussi retrouver les raisons du décalage des cours entre le Brent et le WTI. Bonne lecture.