TACHKENT (awp/afp) - L'Ouzbékistan envisage de céder une participation pouvant aller jusqu'à 49% dans son entreprise publique d'énergie, Uzbekneftegaz, a annoncé vendredi ce pays d'Asie centrale, qui cherche à attirer des investisseurs étrangers dans un secteur longtemps géré de façon opaque.

"Des mesures doivent être prises pour attirer les investissements vers Uzbekneftegaz", indique un communiqué du ministère ouzbek de l'Energie, qui évoque la cession de "jusqu'à 49% des parts d'ici 2024 au plus tard".

Dans le cadre de cette restructuration, décidée par le président ouzbek Chavkat Mirzioïev, l'entreprise en charge du transport de pétrole et de gaz, Uztranzgas, sera par ailleurs séparée d'Uzbekneftegaz.

Le ministère de l'Energie a qualifié cette restructuration de nécessaire "pour satisfaire les besoins intérieurs et internationaux en énergie", et pour "attirer les investissements et rapprocher Uzbekneftegaz des marchés financiers".

Le nouveau président Chavkat Mirzioïev a pris plusieurs mesures d'ouverture, notamment sur le plan économique, depuis son arrivée au pouvoir en 2016 après la mort d'Islam Karimov, qui dirigeait d'une main de fer cette ex-république soviétique d'Asie centrale depuis l'indépendance en 1991.

Islam Karimov prônait une économie très protectionniste pour son pays.

Uzbekneftegaz a par ailleurs publié pour la première fois vendredi des données sur la production de gaz naturel du pays, alors que de nombreuses données économiques étaient tenues secrètes sous la précédente présidence.

Le président de l'entreprise publique, Bahodirjon Sidikov, a indiqué qu'Uzbekneftegaz extrait chaque année 35 à 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel, sur un total de 61 milliards extraits annuellement, le reste étant extrait par des entreprises étrangères.

Les réserves actuelles d'hydrocarbone de l'Ouzbékistan suffisent pour les 20 ou 30 prochaines années, a-t-il précisé. Le pays dispose de 1.100 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel.

Pays de 30 millions d'habitants, l'Ouzbékistan est très dépendant de matières premières telles que l'or et le coton mais cherche à diversifier son économie et a émis le 14 février un milliard de dollars d'euro-obligations à la Bourse de Londres.

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