Credit Suisse s'est penché ce matin sur le dossier du London Stock Exchange (LSE), l'opérateur boursier de Londres, qui envisage - une fois encore - une fusion avec son homologue allemand Deutsche Boerse. L'éventuelle opération ne fait pas peur aux analystes, qui confirment leur conseil acheteur de 'surperformance' sur la valeur, l'objectif de cours fondamental à 12 mois étant de 2.900 pence. En cas de concrétisation de l'opération, la création de valeur pourrait atteindre 440 pence supplémentaires par action LSE.

A la Bourse de Londres ce matin, l'action du LSE, qui hier a bondi de près de 14%, grappille encore 0,4% à 2.641 pence. A Francfort, Deutsche Boerse, qui hier avait gagné 3,2%, se replie de 2,3% à 77 euros.

Hier en séance, le LSE et Deutsche Boerse ont confirmé qu'ils discutaient d'un rapprochement présenté comme une 'fusion entre égaux' via une offre en titres uniquement à l'issue de laquelle les actionnaires du premier détiendraient 45% environ du nouveau groupe, et ceux du second environ 55%.

Pour Crédit Suisse, les deux partenaires ne sont pas si égaux que cela, la preuve par la future répartition du capital : les analystes calculent que la contribution du LSE au résultat net proforma du futur ensemble sera inférieure à 41%. Bref, 'Deutsche Boerse paie une prime de contrôle.”

Les analystes se risquent à quantifier les éventuelles synergies, simplement qualifiées de 'substantielles' par les deux groupes. Pour Credit Suisse, elles pourraient bien atteindre 15% des coûts des deux entités, un ratio conforme à celui observé lors des précédentes fusions de places boursières. Principaux vecteurs d'économies : les systèmes d'information, l'immobilier et les fonctions centrales. Soit au niveau de LSE environ 280 millions de livres avant impôts d'économies sur un total de 1,9 milliard.

En retenant les ratios de l'offre éventuelle, Credit Suisse déduit que la concrétisation de l'OPA créerait 440 pence de valeur supplémentaire pour chaque action LSE, à comparer avec son objectif de cours fondamental (hors OPA, qui à ce stade n'est pas certaine) de 2.900 pence. Comme ces 15% d'économies ne devraient pas impacter le CA, l'opération serait relutive sur les bénéfices du nouvel ensemble à hauteur de 15% d'ici 2017.

Credit Suisse estime même que les synergies de chiffre d'affaires pourraient être plus importantes encore, notamment grâce à la combinaison des places, des chambres de compensation et de services post-marché comme la conservation. Le nouvel ensemble serait également plus attrayant pour les entreprises internationales.

Mais l'affaire n'est pas dans le sac : 'nous pensons que l'opération va faire face à de nombreux obstacles, à commencer par la réticence potentielle des clients, mais aussi la réaction des autorités de la concurrence”, indique la note de recherche. En effet, l'ensemble LSE/Deutsche Boerse disposerait de positions commerciales massives, par exemple du côté de la compensation des produits dérivés, indique Credit Suisse.


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