Le plus ancien opérateur boursier indépendant d'Europe, qui a repoussé de multiples tentatives de rachat au cours de ses 213 ans d'existence, a précisé qu'il financerait une partie de l'opération par une augmentation de capital de 1,6 milliard de dollars.

Le LSE avait dit en mai qu'il poursuivait des discussions exclusives avec Northwestern Mutual, le propriétaire de la société américaine de services boursiers qui s'était mis en quête d'un acheteur pour un actif qu'il ne jugeait pas stratégique.

Reuters avait rapporté en avril que la banque canadienne CIBC, MSCI et plusieurs fonds de capital-investissement étaient sur les rangs.

L'opération, dont la réalisation est soumise à l'aval des actionnaires et des autorités de tutelle, créera un leader mondial des services d'indices boursiers, ainsi que le numéro trois mondial des fonds indiciels (ETF), derrière S&P Dow Jones et MSCI.

Les analystes financiers ont salué l'annonce de ce rachat, qui rapprochera des indices dont les performances servent de référence à quelque 9.200 milliards de dollars d'actifs dans le monde, parmi lesquels le FTSE-100 britannique.

L'ACTION LSE A GAGNÉ 6%

"Nous pensons que cette opération permettra au LSE de rivaliser plus efficacement avec MSCI (...) et qu'elle assurera des revenus plus récurrents", a dit Peter Lenardos, de RBC Capital Markets, qui a porté son objectif de cours sur LSE à 22,00 livres.

Le titre LSE a fini la journée à 19,84 livres, en hausse de 6,1%.

"L'opération permet à LSE de se diversifier davantage hors des marchés de capitaux et du Royaume-Uni, au profit des services d'information et de l'Amérique du Nord", ajoute Peter Lenardos.

Le directeur général du groupe britannique, le Français Xavier Rolet, était sous pression depuis l'échec en 2011 du projet de fusion avec le canadien TMX, qui avait alimenté les spéculations sur le risque de voir le LSE devenir à son tour une proie.

Reste à savoir si le rachat de Russell marquera une véritable transformation du groupe, ce dont doute par exemple Frederic Ponzo, associé gérant du cabinet de conseil GreySpark Partners.

"Cela rend le LSE marginalement plus difficile à racheter mais si cela devait se faire, le dernier rachat du LSE serait immédiatement scindé et revendu par l'acquéreur", estime-t-il.

LSE prévoit que le rachat de Russell aura un impact positif sur ses résultats dès la première année et qu'elle générera un chiffre d'affaires annuel supplémentaire de 30 millions de dollars à partir de la troisième année et de près de 50 millions à partir de la cinquième.

(Freya Berry et Kate Holton, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

Valeurs citées dans l'article : Msci Inc, London Stock Exchange Group Plc
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