Zurich (awp) - Le chimiste et sous-traitant de l'industrie pharmaceutique Lonza a étoffé l'an dernier ses revenus de près de 7% à périmètre constant, à 5,92 milliards de francs suisses. La poussée de croissance a été exclusivement alimentée par le segment Pharma Biotech and Nutrition (LPBN), alors que l'unité Specialty Ingredients (LSI), sur le balan, a continué de se contracter.

Le conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende stable de 2,75 francs suisses par action au titre de 2019.

Le résultat opérationnel (Ebit) de base et le bénéfice net ont bondi de plus de 15% pour atteindre respectivement 1,25 milliard et 763 millions de francs suisses, énumère le rapport annuel publié mardi.

La multinationale rhénano-valaisanne comble les attentes des analystes sur presque tous les plans. Le consensus AWP avançait un chiffre d'affaires de 5,89 milliards de francs suisses et un Ebit de base de 1,24 milliard. La rémunération des actionnaires par contre était prévue à 2,82 francs suisses par titre.

Spécialités chimiques sur le balan

Les activités pharmaceutiques et nutritionnelles ont généré une contribution en hausse de 11% à 4,17 milliards de francs suisses. Les investissements dévoués à cette croissance ont grevé la rentabilité opérationnelle, dont la marge s'est érodée de 30 points de base (pb) à 32,9%. Le résultat afférent a nonobstant gagné 10% à 1,37 milliard.

L'apport de LSI - qui comprend encore les produits d'hygiène, de protection du bois et des métaux, de peintures et revêtements, ou encore agrochimiques - s'est contracté de 3,2% à 1,69 milliard. Les activités de traitement des eaux, cédées au printemps, ont été biffées de la comptabilité.

Les efforts de redressement de LSI ont permis d'étoffer la marge Ebitda ajustée de 50 points de base à 17,8%. "Nos deux segments d'activités ne présentent pratiquement aucune synergie et nous devons disposer d'une vision claire de l'origine des coûts", a reconnu le président et timonier intérimaire Albert Baehny en conférence de presse.

Conservation, cession simple ou autonomisation constituent les options actuellement envisagées pour l'avenir de cette division, mais le grand patron s'est refusé à établir un calendrier de prise de décision.

Pour l'heure, la direction entend maintenir un rythme de croissance de plus de 5% sur l'année entamée, assortie d'une marge opérationnelle stable. A l'horizon 2020, les ventes doivent toujours atteindre 7,1 milliards de francs suisses et la marge Ebitda de base 30,5%.

Par segment, la croissance des LPBN est attendue à près de 10% et celle de LSI entre 1% et 5%. La rentabilité de cette dernière subdivision doit repasser la barre des 20%.

Recherche patron à l'extérieur

Privé de directeur général titulaire depuis le départ surprise de Mark Funk en novembre dernier, Lonza espère lui trouver un successeur avant la fin de l'année. Albert Baehny a promis que si le processus se déroulait sans accroc, le nom du prochain patron serait connu d'ici fin mai. Aucun des six candidats retenus à ce stade n'est issu du sérail de Lonza.

L'organe de surveillance sera aussi remanié. L'ancien président de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et actuel vice-président de Lonza Patrick Aebischer, de même que Margot Scheltema, ne brigueront pas de nouveaux mandats. Dorothée Deuring et Moncef Slaoui seront proposés pour les remplacer.

Les analystes saluent une performance convaincante, quoique largement attendue, de la part de Lonza. Quelques voix critiques - à l'instar de la Banque cantonale de Zurich ou de JPMorgan - relèvent que les visées à court terme brossées par la direction impliquent un coup de rabot sur le consensus.

Credit Suisse aurait pour sa part espéré de plus amples informations sur l'avenir de LSI au sein du groupe.

A la Bourse, l'action Lonza a terminé en hausse de 7,5% à 394,90 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,35%.

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