Francfort (awp/afp) - Lufthansa plongeait de quelque 12% lundi à la Bourse de Francfort après que le transporteur aérien eut abaissé dimanche soir ses prévisions de résultats pour l'année en cours, souffrant de la concurrence des compagnies à bas coûts.

Lufthansa (-11,67% à 15,63 euros vers 10H15 GMT) ne s'attend plus désormais qu'à une marge d'exploitation comprise entre 5,5% et 6,5% contre un objectif jusqu'ici de 6,5% à 8,0%.

La nouvelle prévision de marge correspond à un bénéfice d'exploitation compris entre 2 et 2,4 milliards d'euros.

Lufthansa anticipe donc un bénéfice nettement inférieur à celui de l'exercice 2018, où la marge d'exploitation avait atteint 7,9%.

D'autant que le groupe a annoncé en parallèle vouloir passer dans ses comptes du premier semestre une provision à hauteur de 340 millions d'euros pour risques fiscaux, liés à un dossier en Allemagne remontant aux années 2001 à 2005.

Une récente décision de la justice allemande "a rendu probable que nous perdions le litige" et le paiement effectif pourrait intervenir au cours du second semestre, a détaillé Ulrik Svensson, directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique.

Outre la hausse des prix du kérosène, qui vont faire grimper les coûts de carburant de la compagnie cette année de 550 millions d'euros par rapport à 2018, c'est surtout la progression ininterrompue des compagnies à bas coûts qui pèse sur l'activité de la compagnie allemande.

"Les revenus dans le secteur du transport aérien en Europe, en particulier sur les marchés nationaux que sont l'Allemagne et l'Autriche, sont sous pression", reconnaît Lufthansa.

En Europe, "la détérioration des prix" causée par des surcapacités dans le secteur et des politiques agressives de développement des concurrents à bas coûts "ont plombé notre performance, particulièrement sur les liaisons européennes de courte distance", a indiqué M. Svensson.

"La performance sur les longs courriers reste forte", a cependant souligné M. Svensson.

Lufthansa va jusqu'à accuser les "low cost" d'être "prêtes à accepter des pertes considérables pour faire croître leurs parts de marché".

Cette concurrence féroce, venant notamment de Ryanair et d'EasyJet, se fait durement sentir même pour la propre compagnie à moindres coûts de Lufthansa, Eurowings, dont les revenus devraient s'effriter cette année.

Le groupe a annoncé à ce sujet de nouvelles mesures d'économies "plus ambitieuses" chez Eurowings, qui seront présentées lundi 24 juin, lors de sa journée annuelle destinée aux investisseurs à Francfort.

"La réduction des coûts chez Eurowings ne fonctionne pas aussi rapidement que prévu" notamment concernant "la productivité des avions et du personnel", a expliqué le directeur financier.

Le groupe allemand a toutefois assuré dimanche que cette dernière allait continuer à "défendre sa rentabilité", une manière de signifier qu'elle se refuserait donc à casser les prix pour attirer les passagers.

afp/jh