Milan (awp/afp) - Le patron de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a souligné mardi que le gouvernement italien tout juste formé auquel il appartient refuserait une vente par "petits morceaux" de la compagnie Alitalia et s'est dit prêt à une intervention de l'Etat.

"L'unique chose qu'on ne doit pas faire est de la brader en petits morceaux: le tourisme est notre pétrole et nous ne pouvons pas ne pas avoir une compagnie nationale forte", a-t-il affirmé en marge du vote du Sénat, qui a accordé sa confiance au nouveau gouvernement "populiste".

"S'il le faut, il y aura aussi une intervention de l'Etat", a ajouté M. Salvini, ministre de l'Intérieur dans ce gouvernement.

Dans leur "contrat de gouvernement", la Ligue et le Mouvement cinq étoiles (M5S, antisystème) se disent "convaincus qu'Alitalia ne doit pas être seulement sauvée" mais aussi relancée dans le cadre d'un "plan stratégique national des transports".

Selon les deux formations, un tel plan "ne peut faire abstraction (d'une) compagnie aérienne nationale compétitive".

Alitalia, qui emploie quelque 11.000 salariés, a accumulé les pertes ces dernières années face à la concurrence des compagnies à bas prix.

Elle a été placée sous tutelle en mai 2017, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois.

Désormais dirigée par trois commissaires nommés par le gouvernement, elle fait l'objet de trois manifestations d'intérêt pour son achat, dont une de l'Allemande Lufthansa et une autre de la compagnie britannique EasyJet.

Initialement fixée au 30 avril, la date-butoir pour la cession d'Alitalia a été repoussée à fin octobre par Rome, les récentes élections italiennes et l'incertitude politique actuelle ayant retardé un éventuel accord.

afp/rp