Paris (awp/afp) - Le trafic aérien mondial a vu sa progression ralentir en 2019, a annoncé jeudi l'association internationale du transport aérien (Iata) qui constate par ailleurs des "ajustements significatifs" de l'offre des compagnies aériennes en février face à la crise du coronavirus.

Selon l'organisation, qui regroupe 290 compagnies représentant 82% du trafic aérien mondial, la croissance du trafic a progressé de 4,2% en 2019 mais a ralenti par rapport à l'année précédente (7,3%).

Elle observe que 2019 est aussi la première année depuis la crise financière de 2009 où la demande est inférieure à la tendance à long terme (+5,5%).

"La faiblesse de l'activité commerciale mondiale et les tensions géopolitiques" expliquent notamment cette décélération, selon l'Iata.

La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis a ainsi affecté le trafic de la région Asie-Pacifique avec une croissance de 4,5% contre 8,5% en 2018.

Sur les liaisons intérieures, la Chine est le pays où la croissance était la plus forte (+7,8%), devant la Russie (+6,7%), l'Inde (+5,1%) et les Etats-Unis (4,5%). Il s'agit cependant de son augmentation la plus faible depuis 2009.

Surtout, même si la Chine et les Etats-Unis ont trouvé un début d'accord, son éventuel effet positif "sera vraisemblablement contrarié par l'impact du coronavirus", souligne l'Iata.

"Il n'y a pour l'instant pas de recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour restreindre les déplacements ou le commerce", a déclaré le directeur général de l'Iata, Alexandre de Juniac, cité dans le communiqué.

"Mais il est clair qu'il y a une chute de la demande sur les routes associées à la Chine et les compagnies y répondent par une baisse de leurs capacités", a-t-il ajouté, évoquant "des ajustements significatifs des programmes de vols pour février".

De nombreuses compagnies aériennes, dont Air France, British Airways, Air Canada, Lufthansa, American Airlines, United Airlines ou Delta, ont suspendu depuis fin janvier leurs vols vers la Chine continentale pour tenter de freiner la propagation du virus. Certaines ont annoncé jeudi la prolongation de plusieurs semaines de cette suspension.

La région Asie Pacifique représente 34,7% de part de trafic exprimé en RPK (revenus passagers kilomètres), l'indicateur du trafic aérien mondial, devant l'Europe (26,8%) et l'Amérique du Nord (22,3%).

afp/rp