Milan (awp/afp) - La compagnie allemande Lufthansa a confirmé mardi ne pas vouloir investir pour le moment dans Alitalia, son homologue italienne en grande difficulté, soulignant que celle-ci a besoin d'une profonde restructuration.

"Malgré les rencontres positives que nous avons eues avec FS (la société publique de chemins de fer Ferrovie dello Stato) et (le groupe autoroutier et aéroportuaire) Atlantia, nous n'avons pas trouvé jusqu'ici de plan commun qui permette à Lufthansa de proposer un investissement", a déclaré Joerg Eberhart, PDG d'Air Dolomiti (filiale de Lufthansa), qui s'exprimait au nom du groupe allemand.

Lufthansa propose donc un partenariat commercial. "De notre point de vue, pour une relance d'Alitalia, un partenariat fort est plus avantageux qu'un investissement", a dit le dirigeant lors d'une audition devant la commission Transports de la Chambre des députés italienne.

Il a expliqué que Lufthansa était "fortement convaincue qu'une profonde restructuration" d'Alitalia était "inévitable".

Confrontée à la concurrence des compagnies low cost, Alitalia accumule les difficultés depuis des années. Elle est sous tutelle depuis 2017, à la suite du rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois sur 11.000.

Le gouvernement cherche depuis un ou des repreneurs, sans succès.

Alitalia perd "environ 300 millions d'euros" par an, a indiqué devant la commission l'administrateur récemment nommé Giuseppe Leogrande. Il a souligné que son objectif était "de réduire les pertes pour rendre plus attractif un investissement dans Alitalia".

Il a annoncé la nomination d'un nouveau directeur général, Giancarlo Zeni, qui dirigeait jusqu'alors la compagnie Blue Panorama. Il a précisé qu'il définirait avec lui le futur plan industriel qui sera présenté "dans les prochaines semaines" avec diverses mesures pour réorganiser l'entreprise et la rendre plus efficace.

Il a estimé "difficile" de ne pas penser qu'Alitalia "au moins à moyen terme" puisse faire partie d'un groupe plus large, alors que le monde du transport aérien est marqué par un "processus de regroupement entre compagnies quasi inexorable".

afp/rp