* La croissance organique ressort à 12% au S1

* La mode-maroquinerie avance de 16% au S1, hors effet Rimowa

* Fort ralentissement du cognac en Chine au T2

* Le résultat opérationnel grimpe de 28%, la marge de 2,90 pts (Actualisé avec conférence, cours détails, commentaires)

par Pascale Denis

PARIS, 24 juillet (Reuters) - LVMH a publié mardi des résultats semestriels en forte hausse, portés par le puissant moteur Louis Vuitton, qui tourne à plein régime y compris en Chine où la demande n'a pas faibli malgré les craintes liées à la baisse de la monnaie chinoise et à la guerre commerciale entre Washington et Pékin.

Le numéro un mondial du luxe, propriétaire de 70 marques dont Hennessy, Dior, Bulgari ou Sephora, a bouclé le premier semestre sur une croissance organique de 12% - et de 14% hors impact de l'arrêt d'une concession à l'aéroport de Hong Kong - et continue de compter parmi les meilleures performances du luxe, aux côtés de Kering ou Hermès.

Il fait encore une fois largement mieux que le marché dont la progression oscille autour de 7%, selon Bain & Co, et qui voit se creuser l'écart entre bons et mauvais élèves.

Son directeur financier Jean-Jacques Guiony s'est cependant montré prudent pour le deuxième semestre, évoquant lors d'une conférence téléphonique des bases de comparaison plus difficiles et les incertitudes à venir liées notamment aux évolutions des taux de change ou aux hausses des tarifs douaniers dans le monde.

"Si l'industrie du luxe n'est pas la première visée (par des hausse de droits de douane), cela aurait certainement des conséquences négatives pour nous", a-t-il dit.

Grâce aux performances de Louis Vuitton, première marque mondiale de luxe avec des ventes annuelles estimées à plus de 9,0 milliards d'euros et dont la marge opérationnelle avoisine les 45%, le résultat opérationnel de LVMH a bondi de 28% à 4,65 milliards d'euros et la rentabilité de 2,9 points à 21,4%.

La division mode-maroquinerie, qui loge le malletier, a ainsi vu sa croissance organique atteindre 16% sur six mois avec une accélération à 17% sur le seul deuxième trimestre, hors impact comptable d'une consolidation du bagagiste Rimowa.

PAS DE RALENTISSEMENT DE LA DEMANDE POUR VUITTON EN CHINE

Alors que des inquiétudes ont émergé concernant l'évolution de la demande chinoise, liées notamment à la baisse de la Bourse de Shanghai, du renminbi et des prix de l'immobilier, Jean-Jacques Guiony a précisé n'avoir constaté "aucun fléchissement de la demande pour Vuitton".

Le groupe a toutefois vu sa croissance décélérer en Asie hors Japon au deuxième trimestre, en raison d'un recul des ventes en volumes de Hennessy en Chine, où la marque de cognac a dû purger des excès de stocks constitués auprès des grossistes au premier trimestre pour le Nouvel An chinois.

Les ventes des vins et spiritueux, deuxième division la plus rentable de LVMH, ont ainsi vu leur croissance organique tomber à 3% au deuxième trimestre, après 10% au premier.

Jean-Jacques Guiony a cependant précisé que la demande finale restait solide pour Hennessy en Chine et que les ventes en volume progressaient d'environ 5% aux Etats-Unis, où la marque est bridée par un manque de stocks d'eaux-de-vie de type "VS", la moins chère, après des années de très forte croissance.

La croissance organique a atteint 16% au premier semestre dans les montres et la joaillerie (Tag Heuer, Bulgari ou Chaumet) comme dans les parfums et cosmétiques (Dior, Benefit, Guerlain).

Elle est ressortie à 15% dans la distribution sélective (les réseaux de boutiques détaxées DFS et la chaîne de parfumerie Sephora), en excluant l'impact de l'arrêt d'une concession de DFS à l'aéroport de Hong Kong.

Le groupe a maintenu la cadence (+17% en organique) au Japon et aux Etats-Unis (+10%) et a ralenti en Europe (+5%), où la hausse de l'euro a pesé sur les flux touristiques.

Au total, ses ventes semestrielles ont progressé de 10% en données publiées à 21,75 milliards d'euros, en ligne avec les 21,67 milliards du consensus Inquiry Financial pour Reuters.

Le résultat net part du groupe a grimpé de 41% à 3,00 milliards d'euros et un acompte sur dividende de 2,00 euros sera versé aux actionnaires le 6 décembre.

Le communiqué :

https://bit.ly/2v0sLSI

La présentation :

https://bit.ly/2A4YBU2

(Pascale Denis, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Hermès International, LVMH Moët Hennessy Vuitton SE, Kering