Le titre Marie Brizard Wine & Spirits est tout aussi secoué qu'agité à la Bourse de Paris. En repli de plus de 10% à 5,82 euros, le fabricant français de vins et spiritueux a atteint ce matin son plus niveau historique de 5,67 euros. Le cocktail présenté hier soir par le groupe n'a pas été, du tout, du goût des investisseurs qui ont des raisons d'être amers. Après l'annonce d'une chute de ses ventes au premier semestre, le groupe, ex-Belvédère, a révisé en forte baisse ses prévisions de résultats 2018.

Sur la base des chiffres dont il disposait, le groupe qui sera dirigé par Andrew Highcock à partir de fin septembre, avait indiqué, le 27 juillet dernier, envisager un Ebitda au premier semestre 2018 en recul très significatif par rapport à son niveau du premier semestre 2017 et un Ebitda annuel 2018 négatif mais en progression par rapport au niveau attendu pour l'exercice 2017.

Malheureusement, Marie Brizard Wine & Spirits a considérablement revu cette première estimation puisqu'il s'attend désormais à une perte sur Ebitda comprise entre 20 et 25 millions d'euros. Pour 2017, les comptes n'étant pas encore publiés, l'Ebitda est anticipé entre -11 et -12 millions d'euros.

Le groupe a justifié cette détérioration par plusieurs facteurs négatifs. En premier lieu,  le marché des spiritueux en France a ralenti (-1,2% depuis le début de l'année selon Nielsen), notamment dans les deux grandes catégories de la vodka et du whisky.
Par ailleurs, le recul du marché de la vodka aux Etats-Unis (-4,1% selon Nielsen) s'est poursuivi.

De plus, son plan de redressement en Pologne est en retard, et ce alors que la concurrence s'est aggravée dans le pays. Toujours en Pologne, le groupe a décalé la mise en service de l'usine de Lancut.

Compte tenu de la renégociation des conditions de financement avec les partenaires bancaires (cession envisagée de certaines marques secondaires), la publication des résultats 2017 et du premier 2018 sont repoussées à une date indéterminée.

Oddo BHF a confirmé sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 7 euros dans le sillage de ces annonces. Le nouveau dirigeant, qui prendra ses fonctions à la fin septembre, ne devrait pas avoir beaucoup d'influence sur le résultat 2018, souligne le broker.

Selon ce dernier, il est hautement probable que le retour au bénéfice n'interviendra pas avant 2019, voire 2020.