Milan (awp/afp) - Le groupe de télévision italien Mediaset, contrôlé par la famille Berlusconi, a accepté lundi que Vivendi bénéficie du système de vote majoré pour les actions qu'il gère en propre, sous réserve de validation par la justice.

Il a revanche rejeté la demande de Vivendi, son deuxième actionnaire, de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour annuler la résolution approuvée en avril instaurant ce système de droits de votes doubles pour les actionnaires à long terme.

Vivendi et Mediaset sont à couteaux tirés depuis que le groupe français est revenu à l'été 2016 sur un accord prévoyant l'achat de 100% du bouquet de chaînes payantes Mediaset Premium et un échange de participations.

Quelque temps après ce revirement, Vivendi montait à 28,8% du capital de Mediaset, au cours d'un raid éclair qualifié d'"hostile" par les Berlusconi. Mediaset et Fininvest réclament devant la justice italienne trois milliards d'euros de dommages et intérêts à Vivendi pour violation du contrat signé, selon des chiffres publiés par le groupe français.

Dans ce contexte déjà tendu, Vivendi a décidé début juillet d'ouvrir un nouveau front en assignant Mediaset en justice, pour contester l'adoption de ce système de vote majoritaire lors d'une assemblée générale, où le groupe italien lui avait interdit de voter, et demander à en bénéficier.

La première audience a été fixée au 26 novembre.

Le conseil d'administration de Mediaset, réuni lundi, a examiné la demande de Vivendi à bénéficier de ce droit spécial et l'a acceptée, à l'unanimité, sous réserve que celle-ci soit validée par la justice, a-t-il précisé dans un communiqué.

La décision ne concerne que les actions gérées en propre par Vivendi, soit 9,6% du capital. Le groupe français a dû en effet transférer 19,19% de ses actions à la société financière Simon Fiduciaria pour se conformer à une décision du régulateur italien des télécoms. Ce dernier avait estimé qu'avec 23,9% de Telecom Italia et 28,8% de Mediaset, Vivendi enfreignait la loi sur la pluralité des médias.

La famille Berlusconi entend renforcer son contrôle sur Mediaset en créant une holding de droit néerlandaise, dans lequel le groupe fusionnera ses activités italiennes et espagnoles.

Ce projet doit être validé par une AG le 4 septembre, et l'enjeu du vote est crucial.

Une holding de droit néerlandaise permettrait en effet immédiatement à Fininvest de "bénéficier de votes triplés dans un premier temps, et jusqu'à multipliés par dix d'ici cinq ans", souligne le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

afp/rp