PARIS (Agefi-Dow Jones)--Réunis en assemblée générale extraordinaire (AGE), les actionnaires de Mediaset ont approuvé vendredi une version amendée du projet de fusion du groupe d'audiovisuel italien et de sa filiale espagnole Mediaset Espana visant à former la société holding de droit néerlandais Media for Europe NV (MFE), que récuse son deuxième actionnaire Vivendi.

"L'AGE des actionnaires de Mediaset a approuvé certaines modifications spécifiques aux statuts de la société MFE, en accord avec les propositions formulées par le tribunal de Milan lors de l'audience tenue le 4 novembre 2019", a indiqué Mediaset dans un communiqué.

Le groupe français de médias et de divertissement Vivendi, qui possède près de 30% des droits de vote de Mediaset, dont quasiment 10% en direct et le solde au travers du trust Simon Fiduciaria, reste farouchement opposé à ce projet "abusif" et "rédigé contre les intérêts de tous les actionnaires minoritaires". Comme lors de la précédente AGE du 4 septembre, Mediaset n'a pas autorisé vendredi Simon Fudiciaria à voter lors de l'AGE de ce jour.

"Nous avons présenté, il y a quelques semaines, une proposition à Mediaset, qui permettrait une fusion avec une gouvernance d'entreprise équilibrée et non abusive", a déclaré vendredi Caroline Le Masne, directrice juridique de Vivendi, au cours de l'AGE de Mediaset.

En suivant ces recommandations formulées par Vivendi à Mediaset, "MFE aurait également plus de chances de réussir son projet de groupe de médias paneuropéen, car il obtiendrait le soutien des investisseurs institutionnels des sociétés avec lesquelles Mediaset vise à créer des alliances", a ajouté Caroline Le Masne.

Le tribunal de Milan examinera le 21 janvier le recours déposé en octobre par Vivendi contre ce projet de réorganisation de Mediaset.

Vivendi est en conflit avec les autorités italiennes et Mediaset depuis plus de trois ans. Au début de 2016, le groupe français avait dénoncé les termes d'un projet d'alliance avec Mediaset prévoyant des prises de participations croisées à hauteur de 3,5%, ainsi que la reprise de la chaîne payante Mediaset Premium par Vivendi.

Face à l'insistance du groupe contrôlé par la famille Berlusconi pour faire exécuter cet accord, Vivendi avait accentué la pression sur son ancien partenaire en acquérant jusqu'à 29% de son capital à la fin 2016.

A l'époque, les modalités de cette montée au capital avaient été vivement critiquées par les autorités italiennes et avaient fait l'objet de poursuites en justice de la part de Mediaset et de son actionnaire de référence Fininvest.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH

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