Mediaset (-3,33% à 3,372 euros) signe la plus forte baisse du FTSE MIB italien. Les investisseurs se montrent moins enclins à parier sur un nouveau renforcement de Vivendi au capital du groupe italien depuis la décision de l'AGCom hier soir. Le régulateur italien du secteur des médias a en effet intimé l'ordre à Vivendi de céder dans les 12 prochains mois soit sa participation dans le groupe de médias - un scénario privilégié ce matin par plusieurs analystes - soit celle qu'il détient dans Telecom Italia. Le groupe français a 60 jours pour présenter son plan d'action à l'organisme.

L'AGCom a donc estimé que Vivendi, dans l'état actuel de ses participations en Italie, était hors-la-loi. Le groupe français est actionnaire à 23,9% de Telecom Italia, dont la part de marché est de 44,7%, et a récemment indiqué à la Commission européenne qu'il en prendrait le contrôle de fait dans les prochaines semaines. Parallèlement, Vivendi a fait en décembre dernier une entrée fracassante au capital de Mediaset dont il détient désormais 28,9%. Or, la part de marché du groupe de médias est estimée à plus de 13,3%.

Le régulateur a donc estimé que Vivendi contrôlait également Mediaset et qu'il tombait donc sous le coup de la loi Gasparri. Cette dernière, qui lutte contre une concentration excessive des secteurs des télécoms et des médias en Italie, prévoit que l'actionnaire de contrôle d'un opérateur télécoms détenant une part de marché de plus de 40% en Italie ne peut pas, dans le même temps, avoir la mainmise sur un groupe de médias représentant plus de 10% du marché.

Réagissant à la décision de l'AGCom, Vivendi a assuré qu'il "ne contrôle ni n'exerce une influence dominante sur Mediaset qui est contrôlé de manière exclusive par Fininvest avec une participation proche de 40%".

Le groupe français "se réserve le droit d'engager toute action judiciaire appropriée pour assurer la protection la protection de ses intérêts, y compris de faire appel de la décision de l'AGCom auprès du Tribunal administratif régional (TAR) et de déposer une plainte officielle auprès de la Commission européenne pour violation du droit de l'Union Européenne". Pour Oddo, il est toutefois "peu probable que le groupe obtienne gain de cause".