Sa démission, même s'il ne le précise pas, survient en pleine polémique sur la réaction de Donald Trump à la suite de la mort d'une manifestante antifasciste lors d'un rassemblement organisé samedi à Charlottesville, en Virginie, par l'extrême droite suprémaciste américaine.

Le président américain a suscité la controverse en ne condamnant pas spécifiquement l'extrême droite, les néonazis et les suprémacistes blancs, poussant la Maison blanche à publier dimanche une déclaration en forme de mise au point.

Dans le communiqué annonçant sa démission, Frazier, qui est noir, souligne que "la force de notre pays découle de sa diversité et des contributions d'hommes et de femmes de fois, de races, d'orientations sexuelles et de convictions politiques différents".

"Les dirigeants américains doivent honorer nos valeurs fondamentales en rejetant clairement les expressions de haine, de sectarisme et de suprématie d'un groupe qui vont à l'encontre de l'idéal américain selon lequel nous naissons tous égaux", poursuit le PDG de Merck.

"En tant que PDG de Merck et par conscience personnelle, je ressens la responsabilité de me lever contre l'intolérance et l'extrémisme", conclut-il.

Dans la demi-heure suivant son annonce, Trump a pris acte de sa démission et contre-attaqué. "A présent que Ken Frazier de Merck Pharma a démissionné du conseil des entrepreneurs du président, il aura davantage de temps pour BAISSER LES PRIX ASTRONOMIQUES DES MÉDICAMENTS !", a-t-il tweeté.

D'autres dirigeants d'entreprises, comme Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs, ont également réagi aux violences à Charlottesville.

"Lincoln: 'Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister'. Isole ceux qui veulent nous diviser. Pas d'équivalence avec ceux qui nous réunissent", a-t-il écrit sur Twitter, citant un discours d'Abraham Lincoln.

Ce n'est pas la première fois que des dirigeants de grandes entreprises américaines quittent des groupes consultatifs présidentiels pour protester contre sa politique.

Après l'annonce de Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, le PDG de Tesla Inc, Elon Musk, ou celui de Walt Disney, Robert Iger, avaient claqué la porte du Forum stratégique et politique du président.

(Susan Heavey avec Michael Erman à New York et Natalie Grover à Bangalore; Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)