PARIS, 13 juin (Reuters) - Le changement de formule du Levothyrox, médicament utilisé pour soigner les troubles de la thyroïde, n'a pas conduit à une augmentation des problèmes de santé graves, malgré les milliers de plaintes, révèle une étude de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publiée jeudi.

L'agence du médicament a mené une étude de pharmaco-épidémiologie visant à comparer, à caractéristiques sociodémographiques et médicales identiques, l'état de santé des personnes exposées à la nouvelle formule dans les quelques mois qui ont suivi son introduction à celui des personnes traitées par l'ancienne formule, l'année précédente.

La formule du médicament, qui est vendue à plus 3,3 millions de personnes en France, a été changée en 2017. Mais plusieurs milliers de personnes se sont plaintes de ressentir des fatigues intenses, des crampes et des vertiges.

Les résultats ne mettent pas en évidence d'augmentation spécifique d'hospitalisations, de décès, d'arrêts de travail d'au moins sept jours, ni de consommation de médicaments utilisés pour traiter des symptômes physiques, peut-on lire dans le résumé de l'étude.

En revanche, ils mettent en évidence une augmentation des recours aux soins ambulatoires et de certaines consommations médicamenteuses.

Le nombre de consultations médicales a augmenté de 2% sur la période d’août à octobre 2017. L'agence a constaté également une hausse "relative" de l'utilisation de benzodiazépines (pour aider à dormir ou limiter les angoisses).

Globalement les résultats ne "fournissent pas d'argument en faveur d'une toxicité propre de la nouvelle formule", peut-on lire dans le document. "Ils reflètent plutôt les difficultés rencontrées par certains patients lors du changement de formule".

Le tribunal d'instance de Lyon a débouté en mars quelque 4.100 plaignants qui poursuivaient les laboratoires Merck, fabriquant du médicament, pour les troubles causés. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)