Zurich (awp) - Metall Zug a vu sa performance financière progresser en 2018, autant au niveau des recettes que de la rentabilité opérationnelle. Le groupe industriel zougois évalue une séparation de ses activités dans les appareils électroménagers, avec à la clé une éventuelle entrée en Bourse de la filiale qui produit notamment les machines à laver V-Zug.

L'année dernière, le chiffre d'affaires brut s'est envolé de 25,1% à 1,2 milliard de francs suisses, notamment grâce à l'acquisition du bernois Haag-Streit, spécialisée dans les dispositifs médicaux ophtalmologiques et de la pneumonie, a indiqué Metall Zug jeudi dans un communiqué.

Le résultat d'exploitation (Ebit) s'est envolé de 68,5% à 89,3 millions de francs suisses, profitant d'un Ebit qui avait été pénalisé en 2017 par des coûts de restructuration et d'ajustement de valeur. La marge opérationnelle s'est améliorée de 1,9 point à 7,4%. Seule ombre au tableau, le bénéfice net a reculé de 6,1% à 63,6 millions.

Alors que les recettes sont conformes aux attentes des analystes interrogés par AWP, l'Ebit et le profit net ont clairement manqué les attentes. Les spécialistes misaient sur respectivement 97,1 et 71,2 millions de francs suisses en moyenne.

La division électroménager a vu son chiffre d'affaires brut augmenter modestement de 1% à 593,5 millions. La rentabilité a été affectée par des coûts de restructuration et de modernisation.

Cotation pas avant 2020

L'unité Infection Control a vu ses ventes gagner 5,3% à 203,6 millions, tandis que la perte opérationnelle a été réduite. Parmi les autres divisions, Wire Processing a vu ses recettes progresser de 23,2% à 222,3 millions de francs suisses. La nouvelle entité Medical Devices, créée après l'acquisition de Haag-Streit, a dégagé un chiffre d'affaires de 182,3 millions.

Dans la cadre du processus de transformation du groupe, ce dernier évalue l'autonomisation des activités dans les appareils ménagers - qui comprennent les appareils des marques V-Zug, Sibir et Gehrig - et leur entrée en Bourse. Cette opération devrait s'effectuer au plus tôt au deuxième trimestre 2020.

Le groupe doit conserver une participation "substantielle" dans la future entité indépendante. Cette unité, plus importante contributrice aux recettes du groupe, emploie 2000 personnes, majoritairement en Suisse.

Au final, cette évolution pourrait conduire la société à devenir une société de participation, même si ce n'est pas le but recherché, a indiqué le président Heinz Buhofer lors d'une conférence de presse. L'entreprise et les membres de la famille fondatrice Buhofer pourraient détenir moins de 50% de la nouvelle entité, a-t-il ajouté.

Face à une année difficile en vue, la direction a renoncé à communiquer des objectifs pour 2019. Le dividende a été maintenu au niveau de l'année précédente à 7 francs suisses par nominative A et 70 francs suisses par nominative B. Selon M. Buhofer, un autre objectif dans le catalogue de réforme est d'émettre une action unique.

Si les analystes se sont déclarés déçus de la performance financière annuelle, inférieure aux attentes, ils ont applaudi le projet d'introduction en Bourse. "Vu le manque de synergies entre les quatre divisions et une société devenue plus complexe avec l'acquisition de Haag-Streit, nous accueillons favorablement le projet d'externalisation", ont ainsi estimé les analystes de Vontobel dans une note.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a également accueilli favorablement la prochaine cotation de la division électroménager, mais les analystes attendent plus de détails sur l'opération.

A la Bourse, l'action Metall Zug a terminé en hausse de 2,2% à 2785,00 francs suisses, dans un SPI stable.

al/op