Juste avant le début du week-end, EP Global Commerce, un véhicule d'investissement qui appartient à des investisseurs tchèque et slovaque détenant ensemble près de 11% de Metro, a fait une offre de reprise valorisant le distributeur à 5,8 milliards d'euros.

Ce dernier, relevant que le prix de la proposition n'offre qu'une prime de 3% par rapport au cours de clôture de vendredi, estime que le projet "sous-évalue nettement l'entreprise et ne reflète pas son plan de création de valeur".

Metro a ajouté que la direction allait de l'avant avec son projet de transformation de l'entreprise, notant qu'il se prononcerait à nouveau sur l'offre une fois que le texte de l'intégralité de cette dernière sera disponible.

EP Global Commerce souligne de son côté que son offre - de 16 euros par action ordinaire et de 13,80 euros par action préférentielle - représentait une prime de 34,5% par rapport à ses premiers investissements dans Metro, remontant à août 2018.

La société, co-détenue par l'investisseur tchèque Daniel Kretinsky et son partenaire slovaque Patrik Tkac, a estimé que sa proposition représentait une "opportunité unique" pour les actionnaires étant la difficulté des conditions de marché et les défis posés à Metro.

Selon EP Global, certains actionnaires sont en faveur de son offre, dont la firme d'investissement Haniel, qui a accepté de vendra sa part de 15,2%.

L'offre d'EP Global soulève des interrogations au sujet de la volonté de Metro de céder sa chaîne d'hypermarchés Real. Début mai, le groupe a dit être entré en négociations exclusives avec un consortium emmené par le fonds immobilier Redos dans ce dossier sur la base d'une valeur d'entreprise d'environ un milliard d'euros.

Le véhicule d'investissement tchéco-slovaque s'est montré critique vis-à-vis de ces discussions, estimant que le prix retenu était trop bas. Un porte-parole de Metro a dit dimanche que le groupe restait engagé dans son projet avec Redos.

Jadis un conglomérat tentaculaire, Metro s'est restructuré ces dernières années pour se concentrer sur son activité de grossiste, vendant sa chaîne de grands magasins Kaufhof et scindant sa chaîne de distribution d'électronique grand public Ceconomy.

Le groupe reste présent dans 26 pays, avec 771 magasins et 150.00 salariés, mais, en plus de Real, il essaie également de se défaire de ses activités en Chine.

EP Global estime que d'autres changements sont nécessaires chez Metro, tout en ajoutant qu'il ne fermerait pas de magasins en Allemagne ni dans d'autres marchés historiques et qu'il ne procéderait pas non plus à d'importantes suppressions de postes.

(Tom Sims, Matthias Inverardi, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Ceconomy, Metro