Un rachat de Metro AG ferait sens, explique Volker Bosse, analyste chez Baader Helvea. D'abord d'un point de vue régional, puisque Sysco est fort dans les deux Amériques et Metro en Europe. Ensuite au niveau opérationnel, car le recentrage de l'Allemand converge vers le cœur de métier de l'Américain. La dimension actionnariale pourrait aussi entrer en ligne de compte, puisque les gros porteurs, qui ont échoué à racheter le groupe dernièrement, pourraient obtenir une porte de sortie honorable.

Pour James Grzinic, chez Jefferies, la rumeur d'un intérêt de Sysco a d'abord paru incongrue. D'abord parce que Metro est avant tout un modèle économique basé sur les magasins et ensuite parce que l'historique des acquisitions européennes de Sysco est mitigé. En outre, les synergies transatlantiques lui semblent modestes. Mais, reconnaît l'analyste, un changement de stratégie de Sysco n'est pas à exclure, d'autant que la plateforme globale de Metro en Europe peut présenter de l'intérêt pour l'Américain. Après l'échec du rachat de l'Allemand sur la base d'un prix de 16 EUR, suite au refus des actionnaires Meridian / Beisheim, une opération pourrait sans doute avoir lieu un peu au-dessus de ce niveau… si la rumeur se confirme.

Graphique Metro AG

L'action Metro joue les montagnes russes

Le texan Sysco est le numéro un mondial de la distribution de produits alimentaires aux professionnels, avec près de 70 000 employés, un chiffre d'affaires annuel de plus de 60 Mds$ et une capitalisation boursière de l'ordre de 35 Mds$. En France, la société est notamment connue via des marques Davigel et Brake.

Metro reperd 4,4% à 11,87 EUR ce matin.