Avec un bénéfice annuel avant impôts de 50 millions de livres, contre moins de 20 millions de livres en 2017, Metro Bank aurait pu prétendre à un parcours boursier solide aujourd'hui, après une mise à jour sur son activité, ou un "trading update", selon la terminologie de la City. Le problème, ou plutôt les problèmes, c'est d'une part que les analystes espéraient plus, et d'autre part que l'établissement a envoyé des signaux inquiétants sur ses ratios de solidité financière. La publication "pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses", explique l'analyste de Jefferies Joseph Dickerson. Le plus gros souci provient de l'annonce surprise sur la réévaluation du risque de certaines créances, qui est venu amputer le capital ratio de 330 points de base. A ce stade, les ratios restent supérieurs aux exigences réglementaires et aux objectifs du management, mais le feu clignote désormais à l'orange.
 
Il faudra patienter jusqu'au 27 février et aux chiffres détaillés pour en savoir plus. En attendant, Dickerson pense que le management va devoir ralentir la croissance de ses actifs et ajuster ses objectifs pour rassurer des investisseurs dont la nervosité est accrue par la tragédie politique autour du Brexit. Lors de la conférence de présentation tenue par Metro Bank, le management n'a pas voulu répondre à une question sur d'éventuels besoins en argent frais pour renforcer les ratios prudentiels. La société "examine toutes les options pour maximiser le retour aux actionnaires", a-t-il été expliqué aux analystes.